Le Fonds monétaire international n’a retenu que deux candidats sur les trois en lice pour le poste de directeur général : la Française Christine Lagarde et le Mexicain Agustin Carstens. L’Israélo-Américain Stanley Fischer a été disqualifié en raison de son âge. Vingt-quatre pays et groupes de pays passeront au vote le 30 juin pour élire le prochain patron du FMI, en remplacement de Dominique Strauss-Kahn.
Le duel Lagarde-Carsens se confirme mais la bataille s’annonce moins rude que prévue. Le gouverneur de la Banque centrale de Mexique Agustin Carstens estime qu’il ne pèserait pas lourd face à la ministre française de l’Economie Christine Lagarde.
"Les chances pour Christine Lagarde de se faire élire sont très élevées. Je suis sûr qu’elle fera une bonne directrice générale", a affirmé le Mexicain lors d’une conférence de presse à Washington. D’après lui, sa rivale a déjà gagné la partie. "C’est comme commencer un match de football avec un score de 5 à 0", a estimé Agustin Carstens, faisant référence au soutien quasi-unanime de l’Union européenne en faveur de Christine Lagarde.
Loin de s’avouer vaincu, le candidat mexicain, ancien sous-gouverneur du FMI, critique sans merci les moindres failles de son adversaire. "Il pourrait y avoir ‘conflit d’intérêt’ entre le Fonds monétaire international et l’Union européenne si la ministre française de l’Economie Christine Lagarde prenait la tête de l’institution", fustige-t-il après la publication de la liste des candidatures retenues.
Christine Lagarde, qui occupe encore ses fonctions de ministre de l’Economie de France, bénéficie d’un large soutien au niveau international mais
l’affaire Tapie pourrait éventuellement entraver sa course à la présidence du FMI.
Il faut préciser qu’Agustin Carstens est soutenu par plusieurs pays d’Amérique du Sud, notamment le Mexique, le Pérou, le Panama, l’Uruguay, le Paraguay, Bélize, le Honduras, le Guatemala, la République dominicaine, le Nicaragua et le Costa Rica.
Pour ce qui est du candidat déchu Stanley Fischer, âgé de 67 ans, il a été éliminé puisqu’il dépasse l’âge limite de 65 ans fixé pour le poste de directeur général du FMI. Ce gouverneur de la Banque d’Israël n’a pas digéré son éviction. "Je pense que la restriction portant sur l’âge n’est plus pertinente de nos jours. J’espérais que le conseil d’administration du FMI modifierait ses règlements pas seulement pour ma candidature, mais aussi pour le bien des futurs candidats au poste de directeur général", réagit-il dans un communiqué transmis aux médias.
Notons que la nomination d’un dirigeant du FMI dépendra beaucoup de la position des Etats-Unis et du Japon. Ces deux superpuissances ne se sont pas encore exprimées sur leur choix. Vingt-quatre pays et groupes de pays voteront le 30 juin pour désigner celle ou celui qui succèdera à Dominique Strauss-Kahn.