Témoin majeur dans l’enquête sur l’attentat de Karachi, Dominique de Villepin a été entendu par le juge Renaud Van Ruymbeke hier. L’ancien Premier ministre a alors nié toute relation entre l’arrêt des commissions et l’attaque anti-française mais a confirmé les soupçons sur l’existence des rétro-commissions.
Son audition a duré près de cinq heures au Palais de Justice. Dominique de Villepin a indiqué qu’il n’y avait aucune relation entre la vente de sous-marins au Pakistan et l’attentat qui a couté la vie à 11 français le 8 mai 2002. Il nie ainsi l’hypothèse du juge d’instruction Marc Trevidic en charge du dossier qui signifie que l’arrêt des paiements des commissions aurait amené les services secrets pakistanais à vouloir se venger contre les intérêts français. "J’ai indiqué au juge qu’il ne pouvait y avoir à mon sens aucun lien entre l’attentat de Karachi et l’arrêt décidé par le président Jacques Chirac du versement des commissions", a déclaré Dominique de Villepin à sa sortie du Palais de Justice.
Lors de son audition, l’ancien locataire de Matignon a cependant affirmé avoir "des convictions très fortes" sur l’existence des rétro-commissions. Allant encore plus loin, Dominique de Villepin a soutenu que des partis soutenant Edouard Balladur lors de la présidentielle de 1995 auraient pu en être les possibles bénéficiaires. Le Président de la République était au moment des faits porte-parole et Ministre du Budget du gouvernement.