Victimes d’attaques récurrentes perpétrées par des milices anti-balaka, au moins 1 300 musulmans ont quitté Bangui dimanche, sous l’escorte d’un important dispositif militaire.
Ce dimanche 27 avril, Bangui a été le théâtre d’un départ massif de 1 300 musulmans qui ont fui les attaques fréquentes commises par des anti-balaka, milices majoritairement chrétiennes.
Craignant pour leur vie, les déplacés, hommes, femmes et enfants, ont dû quitter la périphérie de la capitale centrafricaine qui leur servait de refuge auparavant. Aux alentours de midi, un imposant convoi s’est élancé en direction du nord du pays, sous l’escorte d’un lourd dispositif militaire de la force africaine Misca.
Quelque 18 camions semi-remorques remplis de bagages en tous genres ont été mobilisés. "Ils ont pris vraiment tout ce qu’ils pouvaient : des frigos, des sacs, des lits qu’ils ont pu démonter", raconte une habitante de Bangui sur France24.
Peu après cet exil monstre, des centaines de jeunes ont investi la zone abandonnée par les musulmans pour y perpétrer des pillages et autres actes de vandalisme, comme le rapporte Libération.
Il y a cinq mois, les 1 300 déplacés ont élu domicile sur le PK-12, le Point kilométrique 12, dans les environs immédiats de Bangui. Régulièrement pris pour cible par des anti-balaka, ils avaient demandé à embarquer à bord des convois humanitaires à destination du Tchad, mais sans succès. C’était finalement ce dimanche que le départ tant attendu a pu avoir lieu.
Cette première vague de déplacés s’installera à proximité de la frontière tchadienne. Tandis que des milliers d’autres musulmans vivent encore à Bangui, dans le quartier PK-5, actuellement quadrillé par les soldats burundais de la Misca.