Déjà en danger à La Réunion, la filière canne ne devrait recevoir aucune aide compensatoire de la part de l’Etat.
La filière canne est menacée à La Réunion. Reçu hier par le ministère de l’Agriculture, le président de Tereos n’a reçu aucune réponse concernant l’aide compensatoire de 28 millions d’euros.
Dans le budget 2020 du projet de loi de finances, le maintien de l’aide de l’Etat visant à compenser la fin des quotas de production de sucre en Outre-mer est en "débat".
C’est en tout cas ce qu’a expliqué la ministre des Outre-mer - Annick Girardin, devant les députés. La ministre a annoncé que : "le projet de loi de finances prévu pour 2020 est encore en préparation, et que la question du renouvellement de cette aide est au coeur des préoccupations du ministre de l’Agriculture et au coeur des miennes".
Pour Huguette Bello - députée - "Approuvée par l’Union européenne et s’élevant à 28 millions pour La Réunion, cette compensation, versée aux industriels, a notamment pour objectif de neutraliser les effets de la suppression des quotas pour les planteurs. Malgré leurs divergences, industriels et planteurs s’accordent toutefois pour affirmer que la suppression de cette aide structurelle remettrait en cause le maintien même de la filière canne-sucre-rhum-énergie à La Réunion et des 18 300 emplois qu’elle représente. La fin de la compensation, c’est donc la mise à mort de cette filière."
"La non-reconduction de ce dispositif compensatoire aurait des conséquences néfastes alors que la filière canne-sucre participe au rayonnement culturel, économique et sociale des territoires ultramarins", alerte Nadia Ramassamy dans une lettre adressée au ministre de l’Agriculture.
Pour Jean-Hugues Ratenon, "Je me permets de vous rappeler un engagement que vous avez pris lors de votre campagne électorale pour les présidentielles à la Réunion en mars 2017 : "j’ai confirmé l’engagement de 38 millions d’euros. Je continuerai à avoir cette politique qui soutient la filière sucrière réunionnaise. Et là-dessus je prends un engagement clair : cette filière sera, avec moi, soutenue et encouragée. Pourquoi ? Parce que c’est des milliers d’emplois, c’est une partie de l’équilibre de l’île."
La filière canne peine à La Réunion. Cette aide de 28 millions d’euros est cruciale pour la survie de la filière.
Sans cette aide, c’est l’avenir de la filière canne qui est menacé et avec elle près de 18 000 personnes qui y travaillent.
Cette aide a été mise en place suite à la fin des quotas sucriers et la libération du marché du sucre dans l’Union européenne au 1er octobre 2017. Elle doit permettre aux entreprises de compenser les surcoûts de production par rapport à la métropole.
Lors de la Commission permanente du Conseil Départemental qui s’est déroulée hier, une motion relative à la filière canne-sucre a été présentée et adoptée à l’unanimité par les Elus.
"Les élus du Conseil départemental demandent que la filière canne, un pilier de l’agriculture réunionnaise, soit préservée et soutenue. L’arrêt brutal de ce soutien national aurait des conséquences désastreuses pour notre territoire. Par cette motion, nous demandons à l’Etat de maintenir l’aide nationale de 28M€ par an en faveur de la filière canne en veillant à une répartition équilibrée et concertée de cette aide" a déclaré le Président Cyrille Melchior.