La maman d’un jeune garçon handicapé de 10 ans, scolarisé dans une institution spécialisée de Saint-Pierre, a déposé une plainte contre un élève de 11 ans de la même institution pour agression sexuelle sur mineur de moins de 15 ans.
Le fils de 10 ans d’Emmanuelle Abélard est scolarisé à l’ITEP (Institut thérapeutique éducatif et pédagogique) Antoine Lucas de Saint-Pierre depuis 2 ans. Son fils est en situation de handicap à cause de son épilepsie, ce qui ne lui permet pas d’être dans le cursus régulier.
"Jusqu’ici, ça se passait plutôt bien. Mais il y a un mois, mon fils s’est mis à pleurer avant d’aller à l’école et me dit qu’il ne veut pas y aller. Je pensais que c’était un caprice. Mais après il m’a raconté mardi dernier qu’un garçon l’a obligé à embrasser un autre garçon sur la bouche à plusieurs reprises", explique la résidente de l’Étang-Salé les bains.
Le jeune qui aurait obligé son fils à embrasser un autre garçon est âgé de 11 ans. "Mon fils m’a même dit qu’il avait été menacé par ce garçon si jamais il le répétait. Il l’a menacé de le tabasser", poursuit la maman. Cette dernière dit avoir contacté l’école. On lui aurait dit que le jeune garçon de 11 ans "avait été lui-même victime de violences sexuelles".
"On m’a même dit que cet enfant faisait l’amour avec des poteaux de signalisation. Et un autre élève a même dit à mon fils que ce garçon a mis son zizi entre les fesses d’un autre enfant. Mon fils n’a jamais vu ce genre de scène et comme me l’a dit les policiers, il n’aurait pas pu inventer ce genre de choses. C’est quand même très précis", insiste Mme Abélard.
Selon la maman, l’école se serait dédouanée en lui disant qu’elle n’était pas au courant, parce que personne n’avait rien vu. "À un moment, lorsqu’un jeune vous raconte ce genre de choses, il faut réellement se poser des questions", lance-t-elle. "L’école avoue que c’est grave, mais ils m’ont dit que c’était un groupe de jeunes garçons qui se cherchaient sexuellement. Mais entre se chercher et forcer d’autres enfants à faire des choses, il y a une sacrée différence."
Le fils de Mme Abélard serait "traumatisé", selon sa maman. "Il a peur. J’ai même déposé une plainte pour agression sexuelle sur mineur de moins de 15 ans. Il a même des informations préoccupantes qui m’ont été données sur l’école. D’après le 119, l’école a de nombreux soucis avec d’autres enfants qui sont dans le même groupe que mon fils et que des plaintes ont même été déposées. Les problèmes viennent d’un autre élève que celui qui a agressé mon fils", souligne-t-elle.
Pour Emmanuelle Abélard, malgré l’âge du présumé agresseur de son fils, qui est âgé de 11 ans, il serait un "prédateur". C’est ainsi qu’elle fait référence à lui. "Il a 11 ans. Qu’est-ce que ça va être à 20 ans ?", se demande la mère de famille.
Vu son âge et son handicap, l’enfant ne peut être incriminé pénalement, "mais c’est la responsabilité de l’école qui est engagée", insiste la mère. "Il n’ont pas mis les moyens adéquats en place. Ils ont attendu qu’il se passe ça pour envoyer des éducateurs suivre les enfants aux toilettes. ce qui n’était pas le cas avant. (...) C’est quand même un centre qui accueille des élèves en difficulté. Ils sont censés avoir les moyens pour assurer la sécurité de nos enfants."
La maman se dit "très choquée" et en colère. "Je dors très mal depuis trois jours. Mon fils ne veut plus voir cet enfant. Il a peur. Je suis en colère et il n’y a rien de plus normal lorsqu’on touche à son enfant", explique-t-elle.
Contactée par l’équipe de LINFO.re, l’institition n’a pas souhaité se prononcer sur le sujet. "Il n’y aura pas de communication avec la presse", fait-on savoir dans un bref échange de courriels.