Les opposants au projet ZAC Renaissance 3 se sont de nouveau retrouvés ce matin. Près de 150 personnes réunies pour une chaîne humaine pour clamer, encore, leur refus de voir des constructions de logements sur ce vaste espace naturel de l’ouest. La société en charge du chantier s’est quant à elle défendue dans plusieurs communiqués affirmant travailler dans le respect de l’environnement.
Plus qu’un symbole de protestation, cette chaîne humaine veut protéger son patrimoine coûte que coûte.
« Mi pense que créole i doit bat sous bat pou notre l’île. Donc si nous laisse faire zafer comme ça ben là nous donne chemin pou toute zafer là. »
« Depuis toute petite, je viens ici pour marcher, pour voir tout ce qui est exposition d’art avec ma famille. »
Cette savane c’est un lieu de vie, de respiration et d’histoire, c’est aussi la bétonisation de La Réunion qui est contestée aujourd’hui.
« Le créole en a marre que mot i met du béton à la place de nout nature. Laisse la nature intacte, la nature c’est nous et nous sommes la nature. »
« Stop au béton, stop au nom de la nature, nous voit bien avec le dérèglement climatique partout dans le monde quoi i fé. »
Le projet, la ZAC Renaissance 3, c’est 90 hectares, 2019 logements et des commerces, il s’agit de la troisième phase du projet d’aménagement de Plateau Cailloux commencé dans les années 70. Le collectif est aujourd’hui une association. Cette dernière déplore le manque de communication avec les collectivités.
Élie Payet, membre du collectif Protège Nout Savane nous indique : « Ça ne bouge pas, on n’a pas de contact, on n’a pas eu de proposition, on nous a ignorés. Il y a 20 000 signatures sur une pétition. On est quasiment 20 000 aujourd’hui là. Ça fait un peu beaucoup pour se dire qu’on nous ignore toujours. »
Toutes les autorisations d’urbanisme et de protection de l’environnement ont été récoltées. Les travaux ont pu commencer en juin dernier. Un projet qui suscite beaucoup d’incompréhension.
Geneviève Payet, secrétaire régionale d’Europe Écologie les Verts : « On nous a promis un projet d’éco-cité avec 35 000 logements, on en entend plus parler. Donc on aimerait bien comprendre pourquoi on se battrait ici pour 1000 logements. »
La SEDRE affirme que la parcelle de savane protégée ne fait pas partie du périmètre de la ZAC, un projet nécessaire selon l’entreprise.
« Face à la crise du logement qui frappe actuellement, ce projet est important pour La Réunion. » déclare le directeur général de la SEDRE, Yannick Payet Fontaine.
L’objectif du collectif est clair, l’annulation du projet dans sa totalité. Pour eux le combat ne fait que commencer.