Le gouvernement a décidé de rendre plus strictes les règles sur l’épandage des pesticides aux alentours des habitations. Certains agriculteurs déplorent des difficultés.
Le gouvernement a pris un décret au sujet de la distance minimale entre les habitations et les champs agricoles qui pratiquent l’épandage des pesticides. La nouvelle règle entre en vigueur au 1er janvier 2020. Elle dicte qu’il faut une distance de 6 à 10 mètres entre les habitations et les cultures.
Certains agriculteurs estiment que les techniques déjà utilisées limitent les projections et assurent que cette nouvelle restriction ne leur ajoute que des contraintes. Ne plus pouvoir faire d’épandage signifie pour certains de traiter leurs champs sans aucune machine, ce qui représente un travail plus important.
Un agriculteur de Saint-Pierre explique c’est là une très mauvaise nouvelle pour son activité. Ne pas utiliser de traitement dans une zone de 5 à 10 mètres le poussera à désherber le champs à la main. L’opération demandera plus de travailleurs et plus d’investissements financiers. Danylo Tailamé déplore : "C’est très inquiétant. En tant qu’agriculteur, à chaque fois, on serre la vis ! Jusqu’à quand !"
La FDSEA (Fédération départementale des syndicats d’éleveurs et agriculteurs) s’insurge contre cette nouvelle réglementation. Elle estime qu’elle met a mal le travail des agriculteurs qui ont déjà vu la liste des pesticides fortement réduite ces dernières années.
Alix mardé est le premier vice-président de la FDSEA. Il déclare : "On a presque plus de pesticides, et on est encore en train d’en enlever ! Cela fait longtemps qu’on s’est adapté aux règlementations européennes. La France en a remis une couche pour les Réunionnais !"
Le secrétaire général de la FNSEA se trouve actuellement à La Réunion et demande à l’État d’assouplir la mesure avec la prise en compte des solutions qui existent déjà pour éviter que les pesticides n’atteignent les riverains.
Jérôme Despey détaille sa pensée : "On a des pratiques qui nous permettent de protéger nos cultures avec de la précision, des jets anti-dérives, avec des buissons pour que le riverain ne soit pas impacté."
La FNSEA propose par ailleurs de mettre en place des chartes de riverains pour expliquer les pratiques et présenter les solutions pour éviter que le riverain ne soit touchés par les pesticides.