L’arrêté prefectoral du 21 novembre 2022 définit une charte d’engagement concernant les produits phytosanitaires. Les agriculteurs concernés devront ainsi respecter une zone de non-traitement entre leurs terrains et les cours d’eau, écoles ou habitations alentours.
L’arrêté du 21 novembre 2022 prévoit de réduire l’utilisation des produits phytosanitaires aux abords des cours d’eau, écoles et habitations de 5 à 20 mètres. Si la loi est prévue depuis 2018, son application devrait entrer en vigueur dans les prochains jours. Pour rappel, 15% du territoire réunionnais sont des terres agricoles, cela représente 39 000 hectares.
Tout dépend du produit phytosanitaire utilisé et de sa dangerosité. L’arrêté prévoit une zone de non-traitement entre les écoles, habitations et cours d’eau de :
À l’annonce du nouveau protocole mis en place concernant la zone de non-traitement, certains agriculteurs ne sont pas inquiets. "Si on laisse les 5 mètres qu’on nous demande aux abords de ravines, je pense qu’on ne devrait pas perdre énormément. L’avantage que j’ai c’est que je n’ai pas de voisin", se rassure Yanis, agriculeur sur une exploitation d’ananas de 12 hectares.
"Il faudra avertir les riverains et bien connaître les distances de sécurité entre les habitations, les cours d’eau et les écoles s’il y en a. Au début ce seront des choses qu’il faudra mettre en place mais quand ce sera dans l’air du temps, automatiquement tout se passera très bien", rassure également de son côté Edwin Payet, secrétaire général FDSEA.
D’autres s’inquiètent de la bonne information des agriculteurs. "Notre crainte est qu’il faut qu’on informe les agriculteurs de cette loi avant qu’il y ait des contrôles ou des sanctions. Avec l’ensemble de nos partenaires on va faire en sorte que les agriculteurs soient bien au courant de cette nouvelle règlementation et qu’ils respectent la loi", détaille Olivier Fontaine, secrétaire général de la Chambre d’Agriculture.
De son côté, la CGPER craint l’impact financier de cette charte : "À La Réunion il y a quand même près de 4 000 hectares de terrain qui sont concernés par cette charte. S’il n’y a pas d’accompagnement pour les agriculteurs, ça va être très problématique", affirme Jean-Michel Moutama, son président.
Enfin, du côté des consommateurs Réunionnais, certains se posent la question de cette charte sur le long terme. "C’est un peu compliqué puisqu’il y a souvent des terrains qui sont aux abords des ravines mais ça peut se faire", indique une cliente. "Pour la santé des enfants et de tout le monde c’est bien, mais il faut que les agriculteurs puissent continuer à travailler librement et normalement", s’inquiètent d’autres une autre consommatrice réunionnaise.