Le président de la Région Réunion s’est exprimé vendredi soir au sujet de la manifestation des Gilets Jaunes et a lancé un appel pour la mise en place de plusieurs propositions.
Dans ce contexte, dans ce moment particulier, nous devons poser des actes forts. Chacun est libre d’agir comme il l’entend, de fixer son propre calendrier, de tenir compte de la nécessaire représentation des petites communes. Mais j’estime pour ma part que nous devons aller plus loin que ce que la loi de modernisation et de transparence de la vie politique prévoit.
- Je propose aux élus de La Réunion, et je serai le premier à le faire, d’accepter de respecter le principe : UN HOMME/ UN MANDAT/ UNE FONCTION.
- Dans le même temps, pour apporter une première réponse au besoin de représentation populaire permanent que j’ai entendu, je propose la création, dans un délai maximum de trois mois, d’un CONSEIL CONSULTATIF CITOYEN, composé de Réunionnaises et de Réunionnais tirés au sort. Ce Conseil aura pour principale mission de préparer et de porter tous les référendums d’initiative populaire, sur tous les sujets qu’il jugera utile. Les pétitions devront naturellement recueillir un minimum de signatures pour enclencher l’organisation de ces référendums. Le résultat de ces consultations devra obligatoirement être pris en compte par les collectivités concernées, Région, Département, Communes.
- Je propose enfin l’adoption d’une CHARTE DE LA TRANSPARENCE ET DE L’EFFICACITE DES FONDS PUBLICS. Il y a eu un avant. Il y aura un après. Je n’accepterai désormais de travailler qu’avec les collectivités locales, les entreprises et les associations qui auront accepté au préalable le même standard de transparence que la Région.
Ces évolutions de notre organisation et de notre représentation politiques sont devenues incontournables. Il faut l’entendre comme une première étape vers plus de démocratie directe et pour plus de transparence. C’est une première réponse, c’est la mienne, il doit y en avoir d’autres.
(...)
L’idée que je défends et que je veux partager les Réunionnais est celle d’un nouveau combat que nous devons mener, celui pour la CONTINUITE TERRITORIALE DES BIENS ET DES MARCHANDISES. Réussir pour les biens et les marchandises ce que nous avons réussi à faire pour la continuité territoriale que vous connaissez déjà.
Pour régler cette question, il y a trois principaux leviers à faire évoluer :
1/ premier levier : la prise en charge des surcoûts du au fret pour les produits et les marchandises entre la métropole et La Réunion. Ce surcoût devra être financé par l’Etat, l’Europe et la Région ; l’enjeu sur le transport maritime et aérien est de l’ordre de 350 millions d’euros chaque année ;
2/ deuxième levier : une lutte implacable contre toutes les situations de monopole et pour une transparence totale des prix et des marges ; sur ce sujet, il faut obtenir de l’Etat et de tous les partenaires un engagement total et formel ;
3/ troisième levier enfin, la révision de l’octroi de mer. Je l’ai dit, je suis prêt à ouvrir ce débat, avec la population bien sûr mais aussi avec les communes dont les budgets et donc les missions dépendent pour beaucoup des recettes d’octroi de mer ; nous devons poser le débat aussi avec les producteurs locaux. L’enjeu global est de 420 millions d’euros au total. Si les choses doivent évoluer, elles évolueront ! Parallèlement, la question doit être posée aussi d’une baisse ou même de la suppression de la TVA sur certains produits.