L’épidémie de dengue continue de circuler activement sur notre territoire. Hier nous l’avons appris, un jeune de douze ans en a été victime. La Sénatrice Nassimah Dindar, alerte donc les autorités sur la nécessité de mettre tout en oeuvre pour endiguer cette deuxième épidémie.
"Monsieur le Ministre, Je souhaite attirer toute votre attention sur l’accélération de l’épidémie de dengue à la Réunion.
Depuis 3 ans, la Réunion subit de virulentes vagues épidémiques de dengue.
La circulation du virus continue de s’intensifier, avec 40 000 personnes touchées par le virus et 42 décès. Du 5 au 11 avril, 1 416 cas de dengue ont été confirmés, contre 994 la semaine du 29 mars. Sur notre île, 3 des 4 sérotypes connus de la dengue sont présents, ce qui exposent d’autant plus les habitants de notre île, confirmant ainsi la dispersion de l’épidémie.
Les fortes pluies qui ont touché La Réunion ce mois d’avril laissent par ailleurs prévoir une recrudescence des moustiques dans les tout prochains jours.
La pandémie de Covid-19 ne doit pas nous faire oublier d’autres maladies infectieuses qui touchent notre territoire ultramarin.
La dengue et la Covid-19 sont deux maladies dont les pics épidémiques simultanés mettraient en tension les hôpitaux, entraînant un retard de diagnostic, augmentant les risques sanitaires, tout en impactant les soins et les mesures spécifiques à chacune de ces deux maladies.
Les Réunionnais gardent tous en mémoire la dramatique épidémie de chikungunya qui a affecté notre département il y a environ 15 ans. Un Réunionnais sur 3 avait été infecté, et nous avions déploré 258 décès. Cet épisode épidémique avait eu aussi d’importantes conséquences économiques, avec une multiplication par quatre des arrêts maladie et une baisse drastique du nombre de touristes (- 130.000 arrivées). La trop tardive réaction des services de l’Etat avait été alors sévèrement critiquée par la population.
Il importe de ne pas renouveler les mêmes erreurs, et de ne pas sous-estimer cette épidémie de dengue comme l’avait été celle de chikungunya. Interviewée le 6 mai par un organe de presse réunionnais, le Dr Christine Kowalczyk, présidente de l’Union régionale des médecins libéraux ne cachait pas son inquiétude face aux deux premiers « chocs de dengue » que La Réunion venait d’enregistrer. Il y a donc urgence à mobiliser les ressources nécessaires pour juguler cette épidémie fortement présente sur tout le territoire actuellement.
L’Agence Régionale de Santé de La Réunion doit à nouveau se mobiliser fortement sur une campagne de démoustication, en lieu avec le Département, la Région et les EPCI. Et, comme le réclame le président de l’Association des maires de La Réunion, Serge Hoarau, nous devons faire davantage encore. Il est par exemple indispensable que l’Etat assume une meilleure prise en charge des PEC dédiés à cette lutte, ceci afin de pouvoir permettre aux associations d’en recruter davantage pour une couverture géographique plus étendue et des nettoyages plus fréquents.
Je sais combien vous-même et vos services êtes actuellement pleinement mobilisés sur la gestion de la pandémie au niveau national. Mais il est essentiel que cette épidémie de dengue soit également traitée avant qu’elle ne prenne davantage d’ampleur, d’autant plus que la France hexagonale n’en est pas non plus protégée, puisque le moustique responsable de cette maladie est aussi installé dans de nombreuses régions métropolitaines. Je vous remercie de l’attention que vous porterez à ma requête, et vous prie de croire, Monsieur le Ministre, à l’assurance de ma respectueuse considération."