La table ronde organisée hier avec le Ministre V.Lurel n’a pas tranquilisé les acteurs économiques. Ce vendredi, une délégation a été reçue à la Préfecture. La suppression d’exonérations de charges pose problème.
Les échanges entre le Ministre des Outre-Mer et les patrons ont laissé ces-derniers sur leur fin. Ce vendredi matin, plusieurs patrons et membres de la plateforme économique de La Réunion ont remis au chef de cabinet de Victorin Lurel et à ses collaborateurs une note dans laquelle ils expriment leurs craintes quant à l’annonce de la suppression de certaines exonérations de charges.
Hier, le président de la CGPME Dominique Vienne estimait à 32 000 le nombre d’entreprises locales qui seront impactées par cette mesure gouvernementale. Sur le plateau d’Antenne Réunion, le Ministre des Outre-Mer a pour sa part rappelé le soutien de l’Etat aux entreprises d’Outre-Mer, appelant ces acteurs à "assumer les efforts demandés".
Mais la pilule ne passe pas pour les acteurs économiques de l’île. Ils assurent en effet que cette mesure entraînera des cout supplémentaires pour les entreprises et pénalisera l’économie réunionnaise, déjà fragilisée par la crise.
Interrogé ce vendredi, le président du Medef Yann de Prince a évoqué "un certain nombre d’approximations et d’erreurs qui auraient des conséquences extrêmement importantes sur de nombreuses entreprises à La Réunion. ". Le patron du syndicat a souligné le nombre d’emplois déjà perdus, déplorant le financement du crédit d’impôt compétitivité entreprise qui selon lui a "été financé par l’augmentation de la TVA".
Les acteurs économiques de La Réunion demandent au Gouvernement des chiffres. La mesure gouvernementale prévoit un recentrage des exonérations de charges :
- pour les entreprises de moins de 11 salariés, le coup de rabot concernera les salaires de 1,8 fois le SMIG contre 2 fois le SMIG actuellement ;
- pour les entreprises de plus de 11 salariés, le coup de rabot concernera les salaires de 2,8 fois le SMIG contre 3,8 fois le SMIG actuellement.
En ce qui concerne les PME situées dans les secteurs classés prioritaires, la suppression des exonérations de charges touchera les salaires trois fois supérieurs au SMIG.
A travers cette mesure, le Gouvernement veut concentrer l’exonération de charges sur les plus bas salaires ( 1,4 à 1,6 fois le SMIG). Cette mesure permettra à l’Etat de faire 90 millions d’euros d’économies.
Les patrons qui n’ont pas obtenu de rendez-vous avec Victorin Lurel pour évoquer cette problématique estiment que le Gouvernement fait fausse route et que cet effort pèsera notamment sur les jeunes.