Le rapport du syndicat Solidaires-Finances publiques dévoilait ce matin les montants de la fraude fiscale nationale et locale. Il est estimé entre 300 et 500 millions à La Réunion.
A l’heure ou l’austérité plane sur le budget national et des efforts sont demandés aux ménages français, la fraude fiscale perdure. Ce détournement intolérable du système fiscal afin de ne pas contribuer aux cotisations publiques incrimine évidemment les ménages mais surtout les entreprises de l’hexagone et des DOM-TOM. Sur le plan national on parle de 60 à 80 milliards d’euros de Fraude, notamment sur la TVA qui représente près de 50% de la fraude fiscale.
Le département ne fait pas exception à cette grande tendance hexagonale. Le syndicat national solidaires finances publiques fait état d’une fraude locale comprise dans une fourchette allant 300 à 500 millions d’euros. Un écart important entre les deux valeurs imputable au caractère "multiforme, complexe et discrète" de la fraude, décrypte Pascal Valiamin, qui précise qu’il est difficile de procéder à une évaluation précise. Les auteurs de fraudes cherchent à les masquer.
Il est à noter que, comme à l’échelle nationale, la fraude reste plus pratiquée par les entreprises que les ménages. Les mécanismes sont cependant, un peu différents, du fait du tissu économique réunionnais composé à 85% de très petites entreprises. Ainsi la fraude se reporte d’avantage sur l’impôt sur le revenu, explique Pascal Valiamin.
Le constat du syndicat épingle également l’évasion fiscal. Pratiqués par les entreprises et les particuliers, les avoirs détenus par des citoyens français à l’étranger sont évalués à 600 milliards d’euros, déclare encore le porte parole local du syndicat. Il semble que Mayotte et Maurice restent des destinations prisées pour ce type de pratiques.
Des pistes de réflexions ont été avancées ce matin par Solidaires Finances Publiques. Parmi elles, le développement d’outils de suivi qui permettraient de meilleures évaluations de la fraude, notamment en vue d’une meilleure information des députés. Mais avant tout, une réforme de la fiscalité, afin de tendre vers plus de justice sociale, s’impose d’après le syndicat.