Patrice Bessac, maire de Montreuil, a passé la nuit dans un foyer de travailleurs migrants. Son constat est alarmant. Il appelle l’Etat à prendre ses responsabilités.
Dans la nuit du jeudi 20 septembre au vendredi 21 septembre, Patrice Bessac a dormi au foyer des travailleurs migrants de la rue Bara à Montreuil. Face aux conditions de vie indignes, le maire dénonce l’inaction de l’Etat.
Le "foyer Bara" est un foyer pour travailleur migrants ouvert en 1968 dans le Bas Montreuil accueillant une grande majorité de maliens. Le maire a choisi de dormir sur place, "dans le réfectoire", raconte-t-il au micro de France Bleu Paris, pour dénoncer des "conditions révoltantes". Patrice Bessac révèle des conditions de vie "indécentes", "dangereuses" et "inacceptables". "Elles sont indignes", résume-t-il après avoir cité les fuites, les plafonds qui s’effondrent et l’insalubrité. "Nous sommes dans un taudis", s’indigne le maire.
"Il faut que cela bouge", dit-il sur sa vidéo, destinée à bousculer les services l’Etat. Le maire de la commune a ainsi pris un arrêté "d’extrême urgence pour risque grave de sécurité" rendant les lieux officiellement inhabitables. Il faut que l’Etat prenne ses responsabilités, insiste-t-il. "L’Etat se rend ici complice d’une situation digne des pires marchands de sommeil", dénonce encore l’élu. Il a notamment rappelé que depuis deux ans, la ville de Montreuil propose à l’Etat d’utiliser les locaux vides de l’AFPA (propriété de l’Etat). "Cette solution a été refusée de façon catégorique, sans pour autant que ne soit formulée de proposition alternative", regrette la mairie de Montreuil.
Comme le note Le Parisien, depuis 2013, un protocole signé avec la ministre du Logement de l’époque, Cécile Duflot, prévoit la destruction et reconstruction complète de ce foyer abritant plus de 250 personnes. Une opération qui nécessite le relogement temporaire des locataires, mais pour l’instant aucun site n’a été défini.