Mardi passé, deux sénateurs LR qui ont voté la suppression de l’aide médicale d’État, une mesure vivement critiquée par le monde médical. Ils sont visés par des plaintes déposées auprès de l’Ordre des Médecins.
Au terme de vifs débats lors de l’examen du projet de loi sur l’immigration dans l’hémicycle, le Sénat a émis son avis concernant l’avenir de l’aide médicale d’État, un programme de soins réservé aux étrangers en situation irrégulière, le mardi 7 novembre. Des sénateurs Républicains et du centre ont voté en faveur de la suppression de ce dispositif au profit de sa transformation en "aide d’urgence" lors d’un vote en soirée.
Vendredi, des plaintes ont été déposées auprès de l’Ordre des médecins contre deux sénateurs LR, tous les deux médecins, qui voté en faveur de la suppression de l’AME. Leur vote "(porte) atteinte, directement, à la santé physique et psychique d’une population connue pour être particulièrement vulnérable", selon les Drs Georges Yoram Federmann, psychiatre installé à Strasbourg, et Jean Doubovetzky, généraliste exerçant à Albi.
Les plaignants accusent ces sénateurs d’avoir enfreint cinq articles du Code de la Santé publique. L’article R.4127-7, stipule, par exemple, que "le médecin doit écouter, examiner, conseiller ou soigner avec la même conscience toutes les personnes quels que soient leur origine, leurs mœurs et leur situation de famille, leur appartenance ou non à une ethnie, une nation ou une religion déterminée, leur handicap ou leur état de santé, leur réputation ou les sentiments qu’il peut éprouver à leur égard. Il doit leur apporter son concours en toutes circonstances".
Les plaignants estiment que voter la suppression de l’aide médicale d’État est en "contradiction avec le serment prêté par les médecins". La Fédération des hôpitaux publics a qualifié cette décision d’erreur.