Le Canada a exprimé son vif désaccord face à la démarche de la France, qui veut agrandir l’espace maritime de l’archipel français de Saint-Pierre-et-Miquelon, situé dans l’Atlantique nord.
La France souhaite étendre ses droits maritimes sur le plateau continental autour de l’archipel français de Saint-Pierre-et-Miquelon dans l’Atlantique nord. Elle a entamé en ce sens une démarche auprès des Nations unies, mais s’est heurtée à une levée de boucliers du gouvernement canadien.
"Le Canada estime que la France n’a droit à aucune zone maritime, ni même à un plateau continental étendu, allant au-delà de ce qui lui a été accordé par arbitrage en 1992 à l’égard de Saint-Pierre-et-Miquelon", a réagi, mercredi 23 avril, un porte-parole du ministère canadien des affaires étrangères, Ian Trites.
Dans une demande déposée vendredi dernier à l’ONU, Paris entendait "faire valoir ses droits" sur une vaste zone maritime s’étendant au sud de Saint-Pierre-et-Miquelon, à une vingtaine de kilomètres au sud de l’île canadienne de Terre-Neuve. Mais Ottawa, qui a effectué la même démarche auprès des instances onusiennes, a exprimé son vif désaccord sur l’extension des droits français au large de ce territoire d’outre-mer.
Le Monde rappelle que la brouille entre les deux pays ne date pas d’hier mais perdure "depuis plus d’une vingtaine d’années, car le sous-sol marin est potentiellement riche en hydrocarbures".
Côté canadien, "ce dossier est clos", a réaffirmé Ian Trites, qui a montré du doigt la partie française, accusée "d’attiser de nouveau ce différend ". "Nous prendrons les mesures nécessaires (pour) protéger les droits et les intérêts canadiens en ce qui concerne le plateau continental", avertit le porte-parole de la diplomatie canadienne.
Dans sa demande, la France exprime "son attachement " aux principes fondamentaux régissant l’organe décisionnaire de l’ONU et "reconnaît que la compétence pour les questions relatives aux différends pouvant résulter de la fixation de la limite extérieure du plateau continental revient aux Etats".
Selon Le Monde, l’ONU examinera la demande du Canada cet été. Toutefois, aucune date n’a encore été avancée pour l’examen du dossier français.