La France a exprimé son mécontentement face aux déclarations des pays producteurs de pétrole sur les énergies fossiles lors de la COP28 à Dubaï. Agnès Pannier-Runacher, sa ministre de la Transition énergétique, a appelé la présidence de la conférence à ne pas se laisser impressionner par ces positions, soulignant l’importance des enjeux environnementaux discutés lors de la conférence.
Alors que la consommation de pétrole, de charbon et de gaz est en grande partie responsable du réchauffement climatique, la Conférence sur le climat des Nations unies (COP28) pourrait mentionner pour la première fois le rôle des énergies fossiles dans son accord final et engager ses participants à s’en défaire. L’organisation des pays exportateurs de pétrole a cependant demandé à ses pays membres de rejeter tout accord ciblant les énergies fossiles.
Mercredi, le secrétaire général de l’Opep, Haitham al-Ghais, a "pressé" ses membres et leurs délégations à la COP28 de "rejeter proactivement tout texte ou toute formulation qui cible l’énergie, c’est-à-dire les combustibles fossiles, plutôt que les émissions de gaz à effet de serre". La lettre a été adressée aux 13 membres, dont l’Irak, l’Iran, les Émirats arabes unis et l’Arabie saoudite. Elle a été aussi envoyée aux dix pays associés, dont le Mexique, l’Azerbaïdjan, la Russie et la Malaisie.
Samedi 9 décembre, la ministre française de la Transition énergétique s’est indignée des déclarations de l’organisation. "Je suis stupéfaite de ces déclarations de l’Opep. Et je suis en colère", a-t-elle déclaré. Agnès Pannier-Runacher a rappelé que "les énergies fossiles sont responsables de plus de 75 % des émissions de CO2" et "qu’il faut en sortir si on veut limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C".
"La position de l’Opep met en péril les pays les plus vulnérables et les populations les plus pauvres qui sont les premières victimes de cette situation", a ajouté la ministre, selon les propos rapportés par Franceinfo.
A lire aussi > L’AIE alerte sur l’imminence du pic des énergies fossiles