Philippe Bas a été invité sur Europe 1 au lendemain de la diffusion d’enregistrements des propos de Benalla par Mediapart. Il a confirmé que ce sont des propos qui s’apparentent à des fanfaronnades.
Des enregistrements d’une conversation entre Alexandre Benalla et Vincent Crase ont été publiés par Mediapart jeudi. Dans cette discussion qui a eu lieu de 26 juillet dernier, l’ancien collaborateur de l’Elysée s’est vanté d’être soutenu par le patron (en parlant d’Emmanuel Macron). Il a dit que le chef de l’Etat lui a envoyé un message : « tu vas les bouffer. T’es plus fort qu’eux, c’est pour ça que je t’avais auprès de moi ».
Vendredi, interviewé au micro de Nikos Aliagas sur Europe 1, Philippe Bas, le président de la commission d’enquête du Sénat sur l’affaire Benalla a souligné que « ces propos s’apparentent à des fanfaronnades ».
Le sénateur des Républicains de la Manche a signifié que le plus important est l’affaire d’un contrat russe signé par Vincent Crase avec un oligarque russe proche de Vladimir Poutine. Devant le Sénat, les concernés ont affirmé ne rien à voir avec ce russe, soupçonné d’acte mafieux, alors que Mediapart a publié le contraire.
Philippe Bas a répondu que cette question va être de nouveau posée. « Nous sommes des gens prudents, nous examinons très précisément les faits avant une prise de décision », a-t-il expliqué. Cependant, il a rappelé qu’un mensonge sous serment devant une commission parlementaire est inadmissible et passible de 75 000 euros d’amende et cinq ans de prison.
D’après le sénateur, dans cette affaire met en cause le fonctionnement de l’Etat. Car Alexandre Benalla est soupçonné d’avoir participé à un contrat avec un oligarque russe en étant en fonction à l’Elysée. Pendant ces temps, il se pourrait qu’il dépende financièrement d’un proche de Vladimir Poutine alors qu’il travaillait pour Emmanuel Macron, a-t-il ajouté. « C’est tout à fait inacceptable dans notre République », a-t-il crié.
Philippe Bas a expliqué avoir reçu des documents qui sont encore dépouillés par les deux rapporteurs. « Dès qu’ils terminent leur travail, nous déciderons en fonction de cette analyse de porter l’affaire en justice », a-t-il précisé. En attendant toutes ces démarches, Philippe Bas a appelé tout un chacun à la patience.