C’est une obligation à venir de la Commission européenne : les propriétaires d’élevages de lapins vont devoir s’adapter et proposer de meilleures conditions à leurs hôtes en passant des cages aux enclos. À Sainte-Rose, une cuniculicultrice, Marie-Alice Ferrère est la première à expérimenter ce nouveau système.
L’élevage de lapins en cage, touche-t-il à sa fin ? La Commission européenne souhaiterait l’interdire à l’horizon 2030, alors chez les éleveurs, on anticipe et on innove, Marie-Alice Ferrère est la première de l’île à expérimenter les enclos au sol et plus grands, pour les lapins.
"Les voir courir dans les parcs, grimper sur les mezzanines, parfois, on les voit dresser leurs oreilles comme s’ils étaient en train d’écouter", explique Marie-Alice Ferrère, éleveuse de lapins. "C’est quelque chose qu’on ne voyait pas avant dans les parcs, puisqu’on avait les parcs en engraissement qui sont fermés, on ne voyait pas l’animal vivre, là maintenant, c’est dégagé, on voit tout de suite que les lapins vivent. Par contre la cage, plus jamais."
Mais seuls 2 % des éleveurs français de lapins utilisent cette nouvelle technique. C’était justement le sens de la visite organisée ce jeudi matin en présence de tous les éleveurs de l’île et des acteurs du secteur : convaincre les futurs exploitants.
"Justement par rapport au bien-être et aussi les nouvelles réformes qui sont en train de passer, je me suis dit, autant commencer avec de nouvelles bases, de nouveaux projets, de nouvelles choses qui sont en train de se mettre en place", affirme Chantal Davoust, Responsable de l’activité lapin chez A.D.M
Pour faciliter leur installation, les nouveaux parcs sont subventionnés par l’Europe et l’État. Mais l’enjeu à venir pour le secteur : garder des prix attractifs, pas si faciles avec ce mode d’élevage moins productiviste.
"L’objectif aussi est de pouvoir faire contribuer le citoyen qui est demandeur d’avoir des comportements un peu plus naturels et bien de le faire participer aussi à cette valeur ajoutée", poursuit Chantal Davoust.
À La Réunion, seulement 15 éleveurs de lapins sont référencés alors que la consommation sur l’île est constante.
Augmenter le volume de production dans de meilleures conditions, tel est le défi de ces nouvelles exploitations.