Jallal Hami, un élève officier à Saint-Cyr est mort en octobre 2012. Le procès concernant ce décès s’est déroulé au tribunal correctionnel de Rennes.
En octobre 2012, Jallal Hami, 24 ans, a retrouvé la mort durant une épreuve de traversée d’un plan d’eau, organisée en pleine nuit dans le cadre d’un exercice de "transmission des traditions". Ce terrible drame a secoué à l’Ecole militaire de Saint-Cyr Coëtquidan (Morbihan). Comme le rappelle le journal 20 Minutes, 8 ans après, sept personnes ont comparu devant le tribunal correctionnel de Rennes.
Après cinq jours d’audience, les deux élèves officiers Marc Assier de Pompignan et Hugues Devolve ont été condamnés, respectivement à six mois et à huit mois de prison avec sursis. Quant au colonel Hervé Wallerand, il a écopé de six mois avec sursis. Par ailleurs, les trois autres élèves officiers et l’autre membre de la hiérarchie ont été relaxés.
Après l’annonce du délibéré, Rachid Hami, le frère de Jallal s’est levé avant de s’adresser aux juges : "je vous remercie d’avoir trahi mon frère. Vous m’avez déçu et vous avez déçu notre justice".
Le capitaine Marc Assier était le "père système" de la promotion et l’un des principaux organisateurs de cette nuit de "bahutage". Il était l’un des seuls à reconnaître ses torts parmi les sept accusés, durant l’audience. "Un homme est décédé, car j’ai manqué de force morale", a-t-il annoncé devant le tribunal. En revanche, les autres ont tous essayé de se dédouaner en se rejetant la responsabilité entre élèves officiers et hiérarchies.
Le général Francis Chanson, celui qui dirigeait alors la prestigieuse Ecole militaire était le seul relaxé des sept prévenus. "A Saint-Cyr, rien ne se passe comme ailleurs", a-t-il résumé.
Le procureur de la République de Rennes, Philippe Astruc, a, de son côté, sollicité la condamnation pour les six autres prévenus. "La transmission des traditions sans un contrôle effectif devait tôt ou tard entraîner la mort d’un élève", a-t-il lancé.
Me Jean-Guillaume Le Mintier, l’avocat de la famille de Jallal Hami a tenté de démontrer la responsabilité des uns et des autres, pendant les 5 jours de procès. "Cette activité était hors contrôle, hors règlement. L’enquête a prouvé que cette traversée était délibérément dangereuse et qu’elle n’aurait pas dû avoir lieu", a-t-il signifié. A son avis, la victime avait été abandonnée dans une eau glacée. Il y a eu un manque de sécurité, de préparation, de sécurité et d’intelligence.
Jallal Hami, élève de première année à Saint-Cyr était mort noyé dans une eau à 9 degrés dans l’enceinte de l’Ecole militaire. Pour alerter la hiérarchie de la disparition du jeune élève officier, il aura fallu plus d’une heure aux organisateurs.
Après l’épreuve, l’un des participants a expliqué les difficultés qu’il a subies durant la traversée. "J’ai eu le souffle coupé. Les muscles sont comprimés. Mon corps a tendance à rester à la verticale à cause des rangers. C’est impossible de nager", a-t-il précisé.
> Lire d’autres faits divers en France