Depuis 10 ans, la loi Lurel impose aux producteurs locaux de s’aligner sur les taux de sucre des produits vendus dans l’Hexagone. Malgré cette loi des inégalités persistent. Les députés tirent la sonnette d’alarme.
Les boissons gazeuses nous désaltèrent et nous font plaisir. Malheureusement, elles sont très, voire trop sucrées. À l’heure où un Réunionnais sur deux est en surpoids, les parlementaires tirent la sonnette d’alarme. Les Outre-mer et l’Hexagone ne seraient toujours pas égaux face au taux de sucre dans certains produits alimentaires.
Depuis 10 ans, la loi Lurel impose aux producteurs locaux, de s’aligner sur les taux de sucre des produits vendus dans l’Hexagone. "Lorsque les producteurs locaux conditionnent les produits, ils ont du mal à avoir l’information sur les taux de sucre présents dans les produits en Hexagone. C’est pourquoi ils ne peuvent pas appliquer la loi Lurel correctement. Il faudrait des informations claires et précises", indique Karine Lebon, députée de la 2e circonscription.
En face, l’association des industriels de La Réunion se défend. Le problème résiderait dans la consommation des produits non européens. "Je peux vous assurer que l’industrie réunionnaise joue le jeu de la loi Lurel et a réduit le taux de sucre dans les produits. Elle se retrouve aujourd’hui confrontée à une concurrence qu’on peut considérer comme déloyale. Les produits en provenance d’Asie sont plus consommés par les Réunionnais que les produits, à moindre taux de sucre, que nous produisons localement", explique Thierry Reydellet, Secrétaire général de l’Association pour le développement industriel de la Réunion.
Fin février, une dizaine de députés ont signé une lettre destinée au ministre de la Santé. Ils espèrent obtenir les résultats d’un groupe de travail sur le bilan de la loi Lurel et des actions concrètes pour améliorer la qualité de l’offre alimentaire en outre-mer.