La chambre régionale des comptes de La Réunion a procédé au contrôle des comptes et de la gestion du budget annexe du département de La Réunion en charge de l’exploitation des thermes de Cilaos. Dans ce rapport, la chambre régionale des comptes fait plusieurs recommandations portant sur la régularité et la performance.
Le département de La Réunion exploite le plus petit établissement thermal de France qui est également le seul établissement en outre-mer. L’établissement thermal Irénée Accot (ETIA), en régie directe, bénéficie d’une importante subvention annuelle d’équilibre du département.
Depuis son inauguration en 1987, l’ETIA a développé, à côté de l’activité de cure, un champ connexe de thermoludisme. Il est davantage considéré par le département comme l’un des éléments de sa politique touristique que comme un réel acteur de santé publique.
Il n’est pas répertorié, à la différence d’autres régions, par le projet régional de santé qui relève des autorités sanitaires de planification. L’assurance maladie se limite pour sa part à instruire les demandes de prise en charge et d’entente préalable ainsi qu’à les rembourser.
En dépit d’une absence de projet stratégique formalisé, une dynamique nouvelle, impulsée au sein des thermes depuis 2019, s’est traduite par une hausse très significative de l’activité, aussi bien sur le versant des cures que sur celui du thermoludisme.
Le département dispose de marges de progression dans le pilotage tant stratégique qu’opérationnel de l’ETIA. Dans le domaine des soins thermaux, il est nécessaire d’augmenter l’activité en développant les cures contre le diabète. La promotion de l’ETIA passe également par la rénovation de la piscine, une meilleure information des médecins non prescripteurs et des études évaluatives sur les bienfaits thérapeutiques des traitements dispensés.
Le département doit adapter l’organisation de son établissement thermal pour accompagner aussi bien la hausse d’activité des cures que le dynamisme de l’activité thermoludique. Il doit veiller à comptabiliser sur son budget annexe, l’ensemble des charges et des produits, notamment les recettes liées à l’activité d’embouteillage, pour retracer exhaustivement les coûts réels de l’établissement et en faciliter le pilotage. La collectivité gagnerait à suivre ses recettes de manière plus précise et simplifiée grâce à la télétransmission de la facturation des soins.
Pour accompagner le processus amorcé, le département doit favoriser le développement des compétences des agents affectés aux thermes, en leur permettant de s’engager dans des parcours de formation qualifiants ou diplômants.
À moyen terme, il appartient à la collectivité territoriale de réfléchir, en concertation notamment avec les autres collectivités, la commune de Cilaos, la communauté intercommunale des villes solidaires (CIVIS) et la région Réunion, au devenir de l’ETIA et de développer des partenariats avec des hébergeurs afin d’accroître les offres de séjour financièrement accessibles pour les curistes.
Le département doit opter pour un scénario précis de développement, au regard des études prospectives dont il dispose déjà : rénovation sur site, reconstruction à l’identique ou autour d’une offre de soins dynamisée et en partenariat avec des acteurs de santé.