Ce mercredi matin, les salariés de l’ARAR se sont mobilisés pour dénoncer les conditions de travail, le manque d’effectif et la filière qui se dégrade.
Le message est clair pour les infirmiers, médecins, pédiatres, de l’association ARAR de soin à domicile : la filière pédiatrique est en train de sombrer.
En effet, sur 70 hospitalisations à domicile pour des pathologies très grave, seulement un pédiatre et un médecin sont disponibles.
"A l’heure actuelle, il y a quatre pédiatres qui sont soit démissionnaires, soit en arrêt maladie. Et six puéricultrices. On est très inquiet pour la prise en charge de nos enfants", explique le docteur Mathilde Jehanne, pédiatre au CHU et en hospitalisation à domicile à l’ARAR
Des médecins pour adulte, ont ainsi été appelés pour suppléer. Une solution, non envisageable.
"Ils nous ont demandé de faire de la pédiatrie. Nous avons refusé pour la plupart ; On a jugé que ce n’était pas du tout raisonnable, c’est très spécifique, très compliqué. C’est pas de la pédiatrie que peuvent faire des médecins adulte. Ca serait trop dangereux", ajoute le docteur Guillaume Michot, médecin secteur adulte à l’ARAR.
Résultat, l’inquiétude des parents est grandissante.
"On se retrouve à devoir, pour la plupart des problèmes médicaux, allé voir un médecin de ville ou un médecin traitant. Et précisément, s’il est en hospitalisation à domicile c’est parce que c’est difficile de le déplacer. Puis aller en ville, c’est dangereux parce qu’on l’expose à énormément de virus", témoigne Étienne Ferrant, parent d’un enfant suivi par l’ARAR.
Une situation globale qui semble dégénérer depuis plusieurs années. Les syndicats, eux, dénoncent un management délétère, et des licenciements pour motif économique, non avéré. Et surtout, un dialogue rompu avec la direction.
"Tous les collègues sont en souffrance. Il y a en qui ont peur dans leur bureau. C’est un management par la terreur, on en peut plus", explique Gérard Lor-Foui, délégué syndical CFDT à l’ARAR.
De son côté, la direction pointe un mécontentement issu d’une altercation entre deux pédiatres. Mais côté effectif et organisation, la continuité devrait être assurée.
"Nous avons l’effectif nécessaire, en tant qu’infirmière puéricultrice, médecin généraliste et pédiatre, pour assurer nos prises en charge", assure Grazielle Aboubou, directrice générale de l’ARAR Soins à domicile
Un préavis de grève sera déposé cet après-midi par les salariés. La direction, quant à elle, se dit ouverte à la discussion.