Invité sur TF1, Vincent Jeanbrun a livré un témoignage empreint de colère suite à l’attaque perpétrée la nuit dernière contre son domicile, où sa femme et ses deux enfants étaient présents. Il déplore vivement la perte du sentiment de "vivre ensemble".
La violente attaque à l’aide d’une voiture-bélier qui a visé le domicile du maire de L’Haÿ-les-Roses (Val-de-Marne) samedi soir a suscité une indignation générale en France. Invité dimanche soir dans le journal de 20 heures de TF1, le maire est encore sous le choc.
Vincent Jeanbrun exprime : "Nous sommes très fatigués, exténués, tristes et en colère. Nous avons peur, mais en même temps, nous restons debout". Visiblement ému, ses premières pensées vont à sa femme, qui en fuyant avec leurs deux enfants âgés de cinq et sept ans, s’est fracturé le tibia. "Avant de venir ici, on m’a annoncé que l’opération de ma femme s’était bien passée. Elle devrait bientôt se réveiller. Donc, nous prenons chaque petite victoire, chaque petit bonheur comme ils viennent", assure-t-il. Puis il poursuit : "Hier soir, ma femme et mes enfants ont été extrêmement choqués. Ma femme a pris des risques pour sauver nos enfants, un acte de bravoure extraordinaire".
Vincent Jeanbrun ne comprend pas comment de tels événements ont pu se produire. "C’est mon deuxième mandat, j’ai été élu maire à l’âge de 29 ans dans cette ville qui m’a vu grandir. Jamais je n’aurais imaginé mettre en danger ma femme et mes enfants en raison de mon engagement au service des habitants", explique-t-il, ajoutant : "Nous sommes des maires, nous ne sommes pas parfaits. Nous faisons des choses qui vont dans le bon sens, d’autres qui sont moins comprises, nous ne demandons pas à faire l’unanimité. Mais je n’aurais jamais imaginé que ma famille serait menacée de mort et qu’une tentative d’assassinat aurait lieu dans cette si belle commune".
Le maire de L’Haÿ-les-Roses est convaincu que sa vie était visée lors de cette attaque. "La voiture était clairement dirigée vers la façade de la maison et la véranda. Elle a été bloquée par des escaliers en pierre suffisamment larges pour l’arrêter. En sortant, après avoir incendié la voiture à l’aide d’un accélérant, les assaillants ont pris des containers de poubelle pour créer un chemin permettant aux flammes d’atteindre la véranda. Ils ont également déplacé des arbustes pour les enflammer", détaille-t-il dans l’interview accordée à TF1. "Il ne fait aucun doute qu’ils voulaient incendier la maison", estime Vincent Jeanbrun. "Et dès qu’ils ont réalisé qu’il y avait quelqu’un à l’intérieur, car les lumières se sont allumées, loin de reculer, ils ont lancé une série de tirs de mortiers", précise-t-il.
"Ma femme m’a dit que nous ne céderons pas (...), il est hors de question que nous soyons des victimes, il est hors de question d’abandonner. Parce que s’ils réussissent à nous faire peur, alors ce seront eux qui auront gagné, et il est hors de question de les laisser gagner", martèle-t-il.
Pour le maire, la situation dépasse largement le cadre de cette attaque spécifique. Il déplore le manque de services publics, de commerces et de mixité dans certains quartiers. Il souligne l’importance d’une meilleure utilisation des ressources financières et appelle chaque citoyen à assumer sa part de responsabilité et à contribuer à sa manière. Il est convaincu que si chacun fait sa part, la République se renforcera.