Pour se défendre, Didier. E, 54 ans, né en Guadeloupe a souligné à la barre que la vidéo dans laquelle il a qualifié les directeurs d’ARS et préfets de Guadeloupe et de Martinique de "chiens qui vous privent de vos libertés" n’était qu’une blague.
Le verdict a été prononcé mercredi. Un homme a été condamné à six mois de prison ferme par le tribunal correctionnel d’Évry après avoir été reconnu coupable d’incitation à des actes de terrorisme. Et pour cause : l’homme en question a diffusé une vidéo dans laquelle il a proféré des menaces contre les préfets et directeurs des Agences régionales de santé (ARS) de Guadeloupe et de Martinique. La séquence a été rendue publique en pleine crise liée à l’obligation vaccinale contre la Covid-19. L’homme a toutefois été relaxé des chefs de menace et outrage envers des personnes dépositaires de l’autorité publique, car "les éléments n’étaient pas établis", a souligné le président du tribunal sur les propos repris par Le Figaro.
Dans un montage vidéo diffusé sur un groupe WhatsApp de collègues antillais, une voix de synthèse appelait à "traquer" nommément les directeurs d’ARS et préfets de Guadeloupe et de Martinique. Sur la même séquence, ces derniers étaient qualifiés de "chiens qui vous privent de vos libertés". Un enchaînement de photos d’émeutes était visible sur la vidéo. À la barre, Didier. E, 54 ans, né en Guadeloupe, résident en Essonne et sans antécédents judiciaires, a expliqué que la vidéo était "une blague" entre collègues. "Il n’y a eu aucune volonté de ma part d’aller blesser qui que ce soit", a-t-il poursuivi. La vidéo a été ensuite largement partagée dans les deux territoires.
La procureure de la République a requis la peine suivie par le tribunal, soit deux ans de prison, dont 18 mois avec sursis. "Il n’y a absolument aucune image dans cette vidéo qui permette de douter qu’il ne s’agisse pas d’une plaisanterie", a-t-elle souligné. Dans cette affaire qui a éclaté en octobre dernier à l’entrée en vigueur de l’obligation vaccinale imposée au personnel soignant et aux pompiers, les préfets de Guadeloupe et de Martinique ainsi que les deux directeurs des ARS et l’ARS s’étaient constitués partie civile. Un mouvement de contestation a éclaté après l’entrée en vigueur de ce dispositif en Guadeloupe puis en Martinique. Des revendications sociales, entraînant manifestations et violences urbaines, s’en suivaient.
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