Le collectif Pas de bébés à la consigne s’est exprimé sur les pénuries de personnel de crèches. "Il faudra fermer des places pour garantir la sécurité des petits", a-t-il prévenu.
Les crèches en France font face actuellement à d’importantes pénuries de personnel.
Au micro de France Info, Julie Marty-Pichon, la porte-parole du collectif Pas de bébés à la consigne a parlé de ce sujet. "Cela fait 20 ans qu’on dit qu’on va avoir un problème", a-t-elle fustigé dimanche 28 août.
Elle a expliqué que 44% des assistantes maternelles, qui sont le premier mode d’accueil en France en 2030, seront à la retraite. Selon ses dires, c’est demain 2030, et on n’a ni anticipé ni valorisé cela, ni ouvert de centres de formation. "A un moment donné, il faut que le politique prenne ses responsabilités".
Un arrêté ministériel permet à un employeur d’embaucher à partir du 31 août, un candidat non-qualifié, à condition qu’il puisse prouver qu’il a cherché en vain un salarié qualifié pendant au moins trois semaines.
La porte-parole du collectif a noté qu’ils sont très inquiets de cet arrêté. Le gouvernement est allé plus loin, avec cette possibilité d’avoir 15% du personnel non-formé.
D’après elles, les équipes en place ne vont pas avoir le temps de former ces gens non qualifiés. Et même ces personnes, si elles arrivent dans des conditions qui ne sont pas optimales, elles ne vont pas rester. "Cet arrêté ne va pas résoudre la crise massive que nous vivons. C’est une politique de la rustine, pour essayer de maintenir coûte que coûte, les places ouvertes", a-t-elle renchéri.
Les problèmes de recrutement s’expliquent par des salaires trop bas, puisque les métiers dans les crèches ne sont pas reconnus, pas valorisé, selon Julie Marty-Pichon. Les régions comme l’Ile-de-France ou encore la Provence-Alpes-Côte-d’Azur sont les plus touchées par cette pénurie de personnel.
En raison de cette situation, elle a estimé qu’il faudra "fermer des places en crèches pour garantir la sécurité des petits ou des professionnels, ou bien réduire les amplitudes horaires".
A lire aussi : Rappel à l’ordre de deux tiers des micro-crèches contrôlées pour allégations trompeuses ou mensongères