Restaurants, hôtels, gîtes... Les professionnels du secteur touristique réagissent aux annonces d’Edouard Philippe concernant la deuxième phase du déconfinement à partir du 2 juin.
Comme de nombreux secteurs, l’industrie touristique a été frappée de plein fouet par la crise sanitaire. A La Réunion, les gérants d’hôtel, de gîtes ou encore de restaurants sont satisfaits de la réouverture de leurs établissements dès le 2 juin, mais restent inquiets, notamment en ce qui concerne les arrivées en avion.
"Nous on est prêts, on pensait même pouvoir rouvrir avant, et ça nous a laissé le temps de se préparer. On est vert intense à La Réunion, on aurait pu ouvrir dès la semaine dernière, je pense que les autorités n’ont pas voulu prendre de risque", explique Patrick Serveaux, président de l’Union des Métiers et des industries de l’hotellerie.
Retrouvez ici le témoignage d’un restaurateur à La Réunion
Ce dernier rappelle que le secteur CHR (cafés - hôtels - restaurants) représente 11 500 emplois à La Réunion. "Un nombre important, aujourd’hui quasiment 90% de ces salariés sont en activité partielle. Les hôtels ont pu rouvrir, les restaurants qui font de la vente à emporter tournent à minima, mais ça ne peut pas suffire à faire fonctioner noramlement un restaurant. La restauration souffre, a souffert et à mon avis continuera à souffrir de ce COVID-19 dans les semaines qui viennent. Personnellement, je pense que dès la réouverture, les clients vont vouloir aller au restaurant. Ça fait partie du mode de vie à la française, à la réunionnaise.
On devrait avoir du monde, mais penser que les restaurants seront pleins dès mardi ; je suis sceptique. Avec le jeudi de l’Ascension et la pentecôte, on aurait pu sauver les meubles pour les professionnels. On a attendu que la mesure soit prise au niveau national", regrette Patrick Serveau, qui rappelle que la situation sur l’île est différente de celle en métropole.
A la veille d’un long week-end, Patrick Manoro, gérant d’un gîte à Salazie, espère le retour des clients. "Je dirais qu’aujourd’hui, on attend un retour des clients assez rapide. Jusqu’à maintenant, la clientèle est plus dans les annulations que les réservations. Aujourd’hui il faut s’adapter au niveau sanitaire. Il faudra faire des efforts pour que les gens ne soient pas trop rapproché", explique le gîteur, soulignant qu’il est plus compliqué de s’adapter pour les établissements de petite taille.
En ce qui concerne la mise en quatorzaine mise en place à l’arrivée en Outre-mer, Patrick Serveaux se montre très inquiet. "C’est une très mauvaise nouvelle pour La Réunion. Notre saison est foutue, en juillet-août, on aura quasiment pas de clients. Les conditions de vols ne sont pas connues à ce jour, et les réservations des vacances se font maintenant. Il faudra soutenir l’économie parce qu’elle va s’écrouler. On n’a pas tenu suffisamment compte de la situation des Outre-mer".
Retrouvez ici le témoignage d’une restauratrice à La Réunion