La saison cyclonique 2019-2020 touche à sa fin, l’occasion pour Météo France de dresser le bilan cyclonique à La Réunion. Sur cette année, l’activité cyclonique était inférieure à la normale, a été marquée par des trajectoires atypiques, et quelques records.
La saison cyclonique 2019-2020 n’est pas encore officiellement terminée (la fin de saison est fixée au 30 juin), mais le risque de voir un ultime système dépressionnaire se former devient faible. De sorte que l’on peut d’ores et déjà dresser un premier bilan de cette saison.
En dépit d’un nombre de phénomènes rigoureusement dans la moyenne, la saison cyclonique 2019-2020 aura connu une activité inférieure à la normale et aura, en outre, été plutôt clémente pour les terres habitées. Cette saison se sera malgré tout singularisée par des trajectoires atypiques et par quelques records.
Après une saison 2018-2019 qui avait été la saison des extrêmes (activité cyclonique record et impact catastrophique du cyclone IDAI sur l’Afrique australe), la saison 2019-2020 a marqué le retour à une certaine forme de normalité, toute relative cependant.
Dans le bassin cyclonique du Sud-Ouest de l’océan Indien, l’activité moyenne sur une saison est de neuf à dix tempêtes tropicales (phénomènes baptisés), dont peu ou prou la moitié deviennent des cyclones.
Avec 10 systèmes baptisés, dont 6 cyclones identifiés comme tels, la saison 2019-2020 se situe tout à fait dans la norme. Quasiment exactement dans la moyenne climatologique du bassin. En termes de statistiques pures du nombre de systèmes dépressionnaires, du moins. Ce nombre final avait d’ailleurs été plutôt bien anticipé avant le début de saison, puisque dans sa prévision saisonnière d’activité cyclonique publiée mi-novembre, le CMRS (Centre Météorologique Régional Spécialisé) Cyclones tropicaux de La Réunion annonçait, avec une probabilité de 70%, une saison comptabilisant entre 8 et 11 phénomènes cycloniques (tempêtes et cyclones), dont 4 à 7 cyclones.
Mais ce simple bilan chiffré brut est toutefois trompeur, car une évaluation plus objective, qui tienne compte à la fois de la durée de vie des phénomènes et de leur intensité, amène à considérer que l’activité de cette saison a été en fait bien inférieure à la normale.
Le paramètre ACE (acronyme anglais pour Accumulated Cyclone Energy, i.e. énergie cyclonique cumulée, obtenu en faisant la somme hexa-horaire des carrés de la vitesse maximale du vent pour l’ensemble des tempêtes et cyclones de la saison tout au long de leur durée de vie), paramètre le plus objectif pour quantifier le niveau d’activité d’une saison, puisque intégrant à la fois le nombre de jours d’activité perturbée et le "degré" d’activité associé (i.e. l’intensité des phénomènes), montre, en effet, que l’ACE de la saison 2019-2020 se situe à peine au niveau du premier quintile. Ce qui signifie que plus de 80% des saisons passées présentent une ACE supérieure, et que l’exercice 2019-2020 doit donc être catalogué comme figurant parmi les saisons peu actives.