Comme le reste de l’île, les habitants des hauts se déconfinent progressivement depuis lundi. Comment les Salaziens vivent-ils ce retour à la vie (presque) normale ?
Port du masque, distanciation sociale, interdiction des rassemblements... La vie reprend peu à peu son cours dans les centres urbains depuis lundi.
En revanche, dans les hauteurs de l’île, le déconfinement a un goût différent. Dans le cirque de Salazie, pas de ruée dans les commerces, mais dans la nature.
Marie-Ange et Ghislaine marchent ensemble depuis 15 ans, et elles se retrouvent aujourd’hui, dans la fraîcheur des hauteurs, après deux mois de confinement. "Ça fait du bien parce que les articulations étaient en train de rouiller", plaisante la gramoune. Elles ont également pu retrouver leurs enfants, qu’elles n’avaient pas vu depuis deux mois.
D’autres, venus de toute l’île et même de l’île Maurice, profitent de leur premier pique-nique. "On en profite, on voulait avoir de l’espace vert, au frais, un petit pique- nique", témoigne une Mauricienne.
"On attendait ça avec impatience parce qu’on a vécu 5 semaines de confinement à Saint-Denis avec ma fille, donc on est très heureux de venir dans la verdure", explique un père de famille.
Dans le village, les passants retrouvent leurs petites habitudes. "Le boulot, ça commençait à nous manquer. On le reprend mais avec un peu d’apréhension quand même !", admet un Salazien.
Le confinement aura fait un heureux : le gérant du petit commerce de proximité, pour qui ces deux mois ont été particulièrement fructueux. "Les gens n’allaient pas en ville, ils évitaient de sortir, et consommaient local, donc ça m’arrangeait. Là, je suis tranquille", se réjouit Jean-Marcel.
D’autres commerces, comme les coiffeurs, retrouvent leurs clients. "On a eu beaucoup de rattrapages parce que les femmes voulaient rendre beaux leurs maris. C’était joli à voir la panique chez l’homme, on s’est senti comme un sauveur", plaisante le coiffeur salazien.