Alors que cette année, de nombreux Réunionnais vont passer leurs vacances à La Réunion, Antenne Réunion vous fait découvrir ou redécouvrir les merveilles du patrimoine de l’île. Dans le 19h d’Antenne Réunion, Béatrice Binoche, directrice du FRAC, nous raconte l’histoire de la Maison Bédier, magnifique demeure située dans les hauts de Saint-Leu.
Nous poursuivons notre visite des cases, domaines, lieux de La Réunion à découvrir pendant les vacances ou avant. Ce soir, la Maison Bédier est à l’honneur. Pour nous guider, Béatrice Binoche directrice du FRAC, le Fonds Régional d’Art Contemporain.
L’histoire de cette maison démarre au XIXe siècle, avant même l’usine de Stella Matutina. Cette maison a gardé son aspect d’origine, ou presque. "Au départ, c’est la maison du propriétaire du domaine, qui fait construire cette maison pour y vivre et superviser d’en haut la propriété, qui faisait à l’époque du coton, du café. Après elle sera rachetée et se tournera vers la canne", explique Béatrice Binoche. Elle précise que la maison a porté plusieurs noms, Bédier étant celui du dernier directeur de l’usine, "Donc c’est resté", explique la directrice du FRAC.
La maison Bédier est une maison de réception, mais également de vie, explique Béatrice Binoche. "Une maison de réception puisqu’elle a un couloir central qui distribue deux salons, on a ce côté assez formel. Le bureau et les chambres à l’étage, et la cuisine et les salles d’eau sont à l’extérieur de la maison".
Les parties extérieures du domaine regorgent de surprises. Il y a une fontaine en basalte, à la fois agrément et utilitaire, un lavoir, et également un pigeonnier.
"C’est ce qui fait son charme, un pigeonnier, un lavoir, une fontaine qui était fournie par de l’eau de source. On y retrouve toutes les étapes de la vie quotidienne avec un verger, la notion de cour créole avec tous les fruitiers", indique Béatrice Binoche.
"Un des directeurs a pris une chaudière de l’usine qui ne servait plus et a été l’installer en haut d’une tour. Cet élément très sombre récupérait la chaleur du soleil et la distribuait dans la salle de bain. Dans la visite, on retrouve tous ces éléments et on peut mieux y comprendre la vie dans le domaine", poursuit la présidente de la FRAC.
Le domaine compte également le pavillon Martin, baptisé après un certain Gabriel Martin. "Le docteur Martin était le frère la femme d’un des directeurs de l’usine. Ce pavillon était un dispensaire, et a été aussi le burau des syndicats de l’usine. C’est aussi là que l’on fêtait Noël, qu’une fois par semaine ou par mois, il y avait un cinéma en plein air... C’était un lieu de vie", explique Béatrice Binoche.
La cour, une cour créole classique, est en cours de réhabilitation. "L’idée avec le paysagiste, grâce à des fonds obtenus auprès de l’Etat et de la Région ; c’est d’intégrer des oeuvres de la collection du FRAC" ; assure la présidente. "C’est un jardin très ensoleillé pour l’instant. On veut en faire un jardin de contemplation, pour les oeuvres ; avec cette idée de la collection de plantes, d’arbres et peut-être la rose de bourbon que l’on pourrait réhabiliter. La fontaine va être mise en eau", conclut Béatrice Binoche.
Le chantier démarre dans les jours qui viennent et devrait être terminé d’ici la fin de l’année. En attendant, le lieu propose un programme riche en cette période post-covid. "On a une exposition rouverte depuis 15 jours. On a une actualité riche, on va aussi faire des ateliers gravures pour les enfants pendant l’hiver. On réavtive tout avec un grand bonheur".