Les syndicats des employés de l’ONF affirme que la direction nationale pourrait mettre à mal la gestion locale au point de remettre en question l’existence de l’office réunionnais.
Les agents de l’ONF affirme que la direction nationale à Paris prévoit de réduire leur budget de fonctionnement de 5 millions d’euros par an. Cela pourrait mener à la privatisation de l’agence, assurent les syndicalistes. "On peut arriver à des situations aberrantes où tout devient payant. Si vous voulez prendre un sentier, il faudra payer un péage", explique Olivier Teyssèdre, du syndicat SNUPFEN Solidaire
Le budget est évalué entre 12 et 13 millions d’euros par an. L’institution publique emploie 220 agents sur toute l’île. L’effectif serait maintenant menacé.
Le syndicaliste ajoute : "Nous avons des départs en retraite, des mutations. Le non-remplacement des personnels fait qu’il y a une baisse des effectifs. Nous avons aussi des postes gelés, l’emploi jetable est développé."
La direction nationale aurait demandé des économies de 500 000 euros par an jusqu’à 2020.
Les représentants du personnel de l’ONF de La Réunion, réunis en intersyndicale souhaitent vous alerter sur la disparition possible à court terme de l’ONF sur l’île de La Réunion.
L’Office National des forêts est ce que l’État appelle, un EPIC national dérogatoire, c’est-à-dire qu’il a un budget propre et qu’il est un mélange entre une entreprise publique et une administration.
Sur l’île de La Réunion, ces derniers mois, à la demande d’une Direction Générale parisienne, qui n’a plus qu’une vision financière de l’ONF, les mauvaises annonces se succèdent, elles font craindre le pire, l’ONF Réunion est perçue comme un ’panier percé’, qui coûte trop cher à entretenir par PARIS, malgré des financements d’appui fournis par le Conseil Départemental, l’Europe et d’autres partenaires locaux.
S’y ajoutent : un désengagement financier et technique sur des projets d’aménagement des sites forestiers touristiques majeurs : Sentier Littoral Ouest, Route des laves,... une diminution rapide du personnel de tous ordres : personnels spécialisés, ouvriers forestiers,... un isolement de la métropole par la suppression des formations en métropole de l’ensemble des personnels
Cette situation, qui est une accélération soudaine de la tendance des 20 dernières années aura des conséquences importantes sur la Réunion :
- abandon progressif des sites touristiques en milieu naturel forestier - fermeture des sentiers touristiques secondaires abandon des pépinières forestières
- désengagement sur la gestion de la biodiversité forestière : restauration écologique d’espèces rares abandonnée et diminution des travaux de lutte contre les espèces exotiques envahissantes
Pourtant, à La Réunion, l’Office National des Forêts tient une place reconnue et indispensable parmi les gestionnaires régionaux des milieux naturels, l’exploitation de bois (Cryptomérias et Tamarins), certes modeste, permet de faire vivre une filière bois en créant près d’une centaine d’emploi, l’entretien des sentiers et des aires d’accueil (financé par le Département) est un des axes majeurs qui permet le développement du tourisme vert, fleuron du tourisme réunionnais et la valorisation de notre patrimoine labellisé à l’UNESCO.
L’activité de l’ONF-Réunion fournit, dans les hauts de l’ïle sinistrés par le chômage, plus de 150 emplois.
A côté du Parc National qui pilote la protection, l’ONF de La Réunion met en œuvre une politique concertée entre de nombreux acteurs : Département, Parc, Interco, Région,...
Le personnel de l’ONF de La Réunion déplore l’abandon, aux motifs financiers, des missions qu’il exerce à La Réunion.
L’outremer, particulièrement la Réunion, qui est le plus peuplé des DOM, est stigmatisé par la Direction Générale de l’ONF car il ne produit pas de bois rentable. A ce compte-là, la filière Sucre aurait dû être abandonnée depuis de très nombreuses années. Qu’en serait il de la production électrique, dont le coût de production est bien supérieur à La Réunion a celui de la Métropole ?
Qu’en est-il de la politique de rattrapage, toujours indispensable, dans les DOM, peut-on gérer les forêts de La Réunion, de la même façon que les forêts d’Ile de France ? C’est ridicule, mais il semble que dans certains Bureaux ministériels, on le pense vraiment.
Le personnel de l’ONF rappelle, que si le Parc National a pu se créer et si aujourd’hui les paysages réunionnais sont classés au Patrimoine mondial de l’Unesco, c’est que l’ONF a su s’adapter, avec l’appui des Collectivités locales, en son temps à la Nécessaire protection de la Biodiversité forestière exceptionnelle de La Réunion !
Cela a coûté de l’argent à La France et à l’Europe. Qui s’en plaindrait maintenant ?
L’ONF a toujours su évoluer et accompagner les nouvelles demandes des Réunionnais, essayant de trouver le juste équilibre entre trois objectifs :
- maintenir, préserver et protéger la biodiversité
- accueillir les touristes et les réunionnais en forêt en toute sécurité
- fournir du bois (charbon de bois, bois de feu et bois d’œuvre, planches) aux marchés locaux.
L’ONF à la Réunion, assure des MISSIONS d’INTERET GENERAL qui assurent un équilibre social et sont indispensables au développement de l’île, il faut que le gouvernement le comprenne et la Direction Générale l’accepte.
Dans ce contexte, le personnel de l’ONF vous demande de l’aider par tous les moyens à maintenir ses effectifs et à sortir d’une spirale mortelle, qui l’amènerait à disparaître progressivement de La Réunion.
Le personnel ONF de La Réunion (près de 220 personnes) est attaché à son île, il a développé et accumulé des connaissances techniques, l’ONF est le seul opérateur qui travaille indifféremment au Volcan, dans Mafate, ou en forêt de Bébour..., faut-il le faire disparaître sans que vous, représentants des réunionnais, vous ne donniez votre avis ?
Comptant, sur votre appui, nous sommes disposés à vous rencontrer pour étudier avec vous les évolutions."
Signé
- Délégué syndical régional CFDT Réunion
- Secrétaire d’union de section Réunion Mayotte SNUPFEN Solidaire
- Elu démissionnaire CTR ONF Réunion
EFA- CGC