Premier vice-président du syndicat national des sapeurs-pompiers professionnels 974, Willy Lauret est l’invité du 19h d’Antenne Réunion.
Chaque soir, un invité revient sur un fait marquant de l’actualité. Ce jeudi soir, on revient sur l’incendie de Cambaie qui s’est produit en octobre. Dramatique incendie dans un dépôt de matériaux où un employé a perdu la vie, et 14 personnes ont été blessées.
Sur le plateau d’Antenne Réunion, Willy Lauret, premier vice-président du Syndicat national des sapeurs-pompiers professionnels 974.
Il est le premier pompier à être arrivé sur le lieu de l’incendie le 26 octobre, mais il était en civil. Le pompier a appelé ses collègues en marchant vers l’incendie… A ce moment, ils ont déjà reçu plusieurs appels mais c’est lui qui donne l’alerte sur la gravité de l’événement.
"J’ai vu qu’il n’y avait pas de moyens en eau sur place"
“J’avais une réunion à la caserne du Port. En me rendant sur la route de Saint-Paul, j’ai aperçu un panache d’une énorme fumée. Je me suis dirigé vers cette zone et j’ai aperçu une rougeur, j’ai alerté le Codis. Arrivé sur les lieux, c’était déjà une catastrophe, avec un feu qui avait bien embrasé l’entreprise. Le Centre opérationnel m’a dit qu’il s’agissait d’un feu de cartons mais j’ai précisé que c’était un embrasement et qu’il fallait avoir des moyens en eau. En faisant le tour des entreprises, j’ai vu qu’il n’y avait pas de moyens en eau sur place.”
“Avec plus de moyen on aurait pu au moins retarder l’incendie”
Les premiers pompiers arrivent 10 minutes après son arrivée. “Ils ne sont pas arrivés avec les moyens suffisants, il manquait le porteur d’eau. La première chose que le pompier attend sur une intervention c’est les moyens en eau. Si on a l’eau, on peut arrêter l’incendie ; les minutes comptent. Si le camion était arrivé en même temps que tous les autres, on aurait pu au moins retarder l’incendie et peut être porter secours à cette personne qui est malheureusement décédée.”
“Je voudrais avoir une pensée pour la famille du travailleur décédé dans ce dramatique accident. C’est un incendie marquant étant donné la gravité du sinistre. Plusieurs points sont à considérer : les différentes difficultés rencontrées, le décès de la victime et le nombre de sapeurs-pompiers brûlés. En 30 ans, je n’ai jamais été confronté à une telle intervention.”