Laura André Boyet, instructrice d’astronautes à l’Agence Spatiale Européenne est l’invitée du journal d’Antenne Réunion. Elle est la seule Française en Europe à être instructrice.
C’est elle qui a préparé Thomas Pesquet pour son départ dans l’espace. Laura André-Boyet, instructrice à l’Agence Spatiale Européenne était invitée sur le plateau d’Antenne Réunion.
Laura André-Boyet est invitée à La Réunion à l’occasion du festival du film scientifique qui aura lieu du 13 au 20 avril dans plusieurs médiathèques de l’île.
"La phase d’entraînement est très longue avant d’accéder à une mission", explique l’instructrice. La phase se divise en trois partie : un training de base, un training de spécialiste et un entraînement de mission. "J’interviens dans les trois phases mais principalement la dernière."
Le training de base est d’environ deux ans. Lors de cette période, retour à l’école. Au programme, des maths, du calcul orbital, de l’anatomie et apprendre à parler le russe. "C’est après qu’ils entrent dans une phase d’entraînement spécialisé", relate Laura.
Laura a entraîné Thomas Pesquet avant sa mission dans l’espace. "Il est très scolaire. Ça a été un plaisir de l’entraîner pour moi et mes collèges", se souvient-elle. "Il est également très gentil et très drôle".
"J’espère avoir participé un petit peu à son franc succès, au moins sur les expériences sur lesquelles je l’ai entraîné."
Le plus beau souvenir de Laura André-Boyet avec Thomas Pesquet c’est : "Le coup de fil dans la station, après sa première sortie extra-véhiculaire où il m’a expliqué comment cela s’est passé et ce qu’il a ressenti. C’était très fort".
Laura se souvient encore de sa première expérience en apesanteur. "J’ai ressenti trois choses : un grand bonheur, comme s’il y avait un reset de mon corps et surtout quelque chose de très bizarre, quand on sent ses organes remonter". Cette expérience l’a vraiment marqué.
L’apesanteur provoque quelques dommages sur les missions de longues durée, notamment celles de plus de six mois. "On observe des dommages au niveau musculaire, une perte de masse osseuse et certains problèmes au niveau des yeux". Les équipes de l’Agence Spatiale Européenne sont en train de mesurer ces dommages, mêmes s’ils sont réversibles.
Laura André-Boyet, l’instructrice, souhaite partager sa vocation aux enfants, aux adolescents et aux jeunes adultes. Elle se rappelle que lorsqu’elle a voulu faire cela. "Des inconnus m’ont aidé et tendu la main."
L’instructrice ne se voit pas astronaute sur de long voyage orbitale à bord de la station spatiale internationale, mais pourquoi pas sur de court voyage.