Un décret du ministère philippin du Travail interdit les entreprises à obliger leurs employées à porter des talons hauts. Les syndicats espèrent ainsi une amélioration des conditions de travail des femmes.
Une victoire contre le sexisme. Voici comment les syndicats ont salué la nouvelle mesure prise aux Philippines. Il sera désormais interdit d’obliger ses employées à porter des talons hauts. Le texte est entré en vigueur dimanche.
Les vendeuses, les réceptionnistes ou les hôtesses de l’air sont les principales concernées par la mesure. En effet, elle vise à améliorer les conditions de travail des femmes dont les fonctions exigent qu’elles restent debout pendant de longues heures. Le décret interdit notamment le port obligatoire de talons de plus de 2,5 centimètres de haut. Ainsi, les employeurs doivent veiller à ce que ces salariées portent "des chaussures pratiques et confortables". "C’est une forme de torture. C’est une forme d’oppression et d’esclavage. Imaginez devoir endurer ce genre de douleur pendant huit à dix heures par jour", a déclaré Alan Tanjusay, porte-parole de l’Union des syndicats.
Selon le décret, les chaussures portées au travail "ne doivent pas serrer les pieds ou les orteils, elles doivent être à la bonne taille, antidérapantes, soutenir correctement la plante des pieds, être soit plates ou à petits talons de type compensé". Le texte ordonne également aux entreprises d’accorder à leurs employées des périodes de repos et le droit de s’asseoir périodiquement. Pour autant, les femmes qui veulent porter des talons au travail peuvent le faire. Comme le précise Alan Tanjusay, le décret était consécutif à de nombreuses plaintes de vendeuses ou d’hôtesses.