Selon une enquête de l’INSEE portant sur la participation électorale à La Réunion en 2017, un quart des électeurs n’ont pas voté en 2017/
En 2017, 544 000 personnes inscrites sur les listes électorales et résidentes à La Réunion étaient attendues aux urnes pour l’élection présidentielle et les élections législatives.
"Les trois quarts ont voté à au moins un des quatre tours, en privilégiant l’élection présidentielle. Les autres se sont tournés vers l’abstentionnisme, comportement électoral vers lequel les jeunes et les personnes sans diplôme ou éloignées de l’emploi se tournent davantage" révèle l’INSEE.
Toute personne inscrite sur les listes électorales est libre de
participer ou non aux scrutins proposés, en se rendant aux
bureaux de vote ou en utilisant une procuration.
En 2017, à La Réunion, près d’un quart des inscrits n’ont voté à aucun des quatre tours des deux scrutins nationaux, l’élection
présidentielle puis les élections législatives (23 %).
L’INSEE souligne que c’est deux fois plus qu’en métropole (13 %). Cette abstention systématique augmente de trois points entre 2012 et 2017, évolution proche de celle de la métropole.
À La Réunion, les trois quarts des inscrits ont voté à au
moins un tour de scrutin en 2017.
"Mais une minorité d’entre eux, 26 %, a voté de façon systématique, aux quatre tours de scrutins. La proportion de participation systématique baisse ainsi de 9 points par rapport à 2012".
Au contraire, "le vote intermittent augmente de 6 points et
concerne un électeur sur deux à La Réunion en 2017".
La part des votants à la seule élection présidentielle est en hausse :
27 % des électeurs contre 24 % en 2012.
"De plus, 22 % des électeurs contre 19 % en 2012 ont voté aux deux scrutins mais se sont abstenus à l’un des deux tours".
Les élections législatives mobilisent beaucoup moins les
Réunionnais que l’élection présidentielle
La moitié seulement des inscrits ont voté aux législatives contre les
trois quarts à la présidentielle. Selon l’INSEE, ces taux de participation sont inférieurs de 9 à 10 points à ceux de métropole : respectivement 59 % pour les législatives et 86 % pour la présidentielle.
Profil type d’un abstentionniste : jeune sans diplôme et éloigné de l’emploi
Les départements et régions d’outre-mer restent les régions pour
lesquelles les taux d’abstention sont les plus forts au niveau
national.
Comme en métropole, "l’abstention systématique à
La Réunion est surtout répandue chez les électeurs qui semblent les
moins insérés socialement. Elle peut signifier un désintérêt pour les
élections, un choix de comportement électoral ou bien encore une
difficulté à participer aux élections dans certaines situations malgréle dispositif des procurations".
L’âge d’une personne est un premier facteur déterminant pour être
abstentionniste.
Toujours selon l’INSEE : "les jeunes de moins de 29 ans, en particulier ceux qui ne sont pas étudiants, s’abstiennent plus souvent que les personnes d’âges intermédiaires. Les personnes âgées de 75 ans et plus vont, eux aussi, moins souvent aux urnes que les 30 à 74 ans. La part des abstentionnistes de moins de 29 ans est ainsi plus de deux fois supérieure à celle des personnes de 45 à 59 ans, tandis que celle des 75 ans et plus est trois fois supérieure".
La situation vis-à-vis de l’emploi constitue un deuxième facteur
déterminant d’abstention : plus une personne est proche du marché
du travail, plus elle participe aux élections.
Au contraire, les personnes au chômage, qui sont surreprésentées à La Réunion, s’abstiennent deux fois plus que celles qui disposent d’un emploi (30 % contre 14 %).
Parallèlement à l’emploi, "le niveau de diplôme est un troisième
facteur déterminant pour être abstentionniste. En effet, les personnes sans diplôme s’abstiennent davantage que les autres. La
part de l’abstention décroît à mesure que le niveau de diplôme
augmente. Ainsi, 30 % des personnes sans diplôme s’abstiennent
contre 14 % des diplômés du supérieur."
La structure familiale est le dernier élément favorisant l’abstentionnisme
Toujours selon l’INSEE : les personnes vivant seules ou appartenant à une famille monoparentale s’abstiennent davantage que celles vivant dans un couple avec enfant(s) : 30 % contre 16 %.
Par conséquent, "un jeune sans diplôme éloigné de l’emploi et
vivant seul réunit davantage de critères pour être abstentionniste. À l’inverse, les votants systématiques sont surtout des personnes en
emploi et ayant 30 ans ou plus".
Source : INSEE Réunion