Surnommée "Mamie djihad", cette mère de 51 ans encourt jusqu’à dix ans de prison pour avoir effectué trois séjours en Syrie pour y rejoindre son fils, émir de l’Etat islamique.
Mère de deux garçons, ancienne ouvrière et gardienne d’immeuble, Christine Rivière, 51 ans comparaît jeudi et vendredi devant le tribunal correctionnel de Paris. Et pour cause : elle a effectué trois séjours sur le territoire de l’Etat islamique (EI). "Mamie djihad" l’a fait par amour pour son fils Tyler Vilus, lui-même émir de Daesh. Ce dernier est connu des services antiterroristes sous le surnom du "Suédois". En plus d’aider matériellement son garçon, la quinquagénaire s’est également convertie à l’islam en 2011. Jugée pour "association de malfaiteurs terroriste", elle encourt jusqu’à dix ans de prison.
Alors qu’elle voulait vivre définitivement en Syrie, Christine Rivière a été arrêtée en juillet 2014 après ses trois précédents séjours. "J’étais avec d’autres musulmans et je me sentais bien. Je préfère vivre en Syrie plutôt qu’en France, malgré les bombardements et les tirs", a-t-elle confié au juge d’instruction après son interpellation, propos relayés par Le Monde. Mais tout ce qu’elle a fait c’était par amour pour son plus jeune fils. "Mamie djihad" savait que son fils va mourir et elle veut profiter de lui avant que cela ne se produise. "Je sais que c’est une place au paradis, proche d’Allah (…). Je veux ce que lui veut, comme toute bonne mère", a-t-elle ajouté.
Toujours est-il que Christine Rivière a formellement contesté l’idée de soutenir financièrement l’organisation terroriste ou la participation à des combats. En revanche, elle partage l’engagement religieux radical de son fils. Devant une psychiatre, elle a argumenté que les salafistes font la guerre aux gens n’ayant pas le même comportement que les musulmans.
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