Un journaliste a qualifié le village de Mawlynnong le "village le plus propre de l’Asie" en raison de la propreté et de l’ordre qui y règne. Mais la sérénité des habitants est menacée par l’afflux de touristes.
Le village de Mawlynnong est un îlot de calme en Inde, un pays réputé pour la turbulence et la saleté des grandes villes, observe La Dépêche. Le silence est roi dans ce village de 500 habitants situé au cœur d’une région montagneuse du nord-est du pays. Jusqu’en 2003, la petite localité n’était accessible qu’à pied.
Baniar Mawroh, une adolescente du village explique que les habitants nettoient tous les jours parce que leurs grands-parents et leurs ancêtres leur ont appris comment nettoyer le village et les environs, que c’est bon pour leur santé. "À chaque fois que nous trouvons des ordures, nous les jetons à la poubelle, et à l’école, dès l’âge de trois ans, on nous apprend à garder le village propre", ajoute-t-elle.
Les grandes villes d’Inde sont envahies par les ordures, faute d’un système de collecte efficace et d’une éducation défaillante des habitants en matière d’hygiène. Il en est autrement à Mawlynnong : des paniers en bambou qui font office de bacs à ordures sont accrochés à chaque intersection, et dès l’entrée du village, un large panneau explique la réglementation en matière de propreté.
La route est arrivée jusqu’au village en 2003, l’année où le conseil du village avait décidé de s’ouvrir au tourisme. Un journaliste du magazine Discover India était venu en visite, et tombé sous le charme de Mawlynnong, il a décrété que la localité était "le village le plus propre d’Asie".
Dans ce village habité par des Khasis, une communauté où le nom se transmet par les femmes, l’attachement à la propreté n’est pas nouveau. Il date d’environ 130 ans, dans la crainte d’une épidémie de peste qui sévissait dans cette région de l’Inde.
Depuis dix ans, la renommée du village n’a cessé de progresser. Elle est parvenue jusqu’au Premier ministre indien Narendra Modi qui a érigé Mawlynnong en exemple. Mais un problème vient de surgir : avec 250 touristes par jour, le village, qui en tire des revenus, est obligé de se battre pour préserver sa sérénité.
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