La première hausse de la mortalité routière en 12 ans a fait polémique. Bernard Cazeneuve dévoile aujourd’hui les tronçons de routes où la limitation de vitesse sera expérimentée.
Les tronçons de route où la vitesse sera limitée à 80km/h sont au nombre de trois. Il a fallu onze mois de controverse à cause de la hausse de la mortalité routière en douze ans pour que la mesure soit adoptée : 3 388 morts en 2014, soit +3,7%.
Bernard Cazeneuve, le ministre de l’Intérieur, doit annoncer aujourd’hui la mesure devant le Conseil national de la sécurité routière (CNSR). Les trois tronçons de route sont une portion de 23 kilomètres de la route Centre-Europe Atlantique (RCEA) dans l’Allier, et une autre de 13 kilomètres sur la RN57 en Haute-Saône sont envisagés dès cet été. La troisième portion n’est pas encore connue.
Cette expérimentation fait polémique depuis près d’un an. Le ministre n’est plus apparu devant l’instance consultative de la sécurité routière depuis le 16 juin 2014. Ce jour-là, il a rencontré une levée de boucliers de la part d’un partie du CNSR en annonçant qu’une baisse de 90 à 80 km/h de la vitesse maximale autorisée sur les routes secondaires bidirectionnelles ne pouvait "être envisagée que de manière expérimentale et sur des segments très accidentogènes".
Thierry Mandon, le secrétaire d’Etat chargé de la Réforme et de la Simplification, est sceptique. "On peut aller assez loin, avec ces 80 km/h. Est-ce que 70 n’est pas mieux ? Je ne suis pas certain que la vitesse soit toujours la cause des accidents...", avance-t-il.
Bernard Cazeneuve justifie : "On ne passe pas de 3388 morts à moins de 2000, l’objectif pour 2020 en quelques années comme on est passé de 15 000 à 3 000". Il s’agace qu’on "réduise le débat sur la sécurité routière au débat de 80 au lieu de 90 km/h".