Paris et Doha soutiennent l’action du Caire après la décapitation de 21 coptes par la branche libyenne de l’organisation Etat islamique. La pression monte en faveur d’une intervention militaire internationale.
Dimanche, l’organisation terroriste Etat islamique a décapité 21 chrétiens égyptiens en Lybie, rappelle Le Figaro. Quelques heures après, des avions de combat égyptiens F-16 ont mené des raids de représailles contre "des camps et des lieux de rassemblement ou des dépôts d’armes de Daech", affirment des témoins oculaires. Ces frappes ont visé Derna, le fief des djihadistes, à 1 300 kilomètres à l’est de Tripoli, la capitale lybienne.
Des avions libyens, sous l’autorité du gouvernement officiel ont également bombardé des cibles djihadistes, toujours à Derna, en coordination avec l’Egypte. Entre 40 et 50 terroristes de l’organisation État islamique ont été tués lors de ces frappes, selon un commandant de l’armée de l’air libyenne sur la télévision officielle égyptienne. Selon lui, "d’autres frappes auront lieu au cours des prochains jours".
Ces raids ont été en revanche condamnés par le pouvoir en place à Tripoli. C’est "un assaut contre la souveraineté libyenne", a réagi Omar Homaydan, le porte-parole du Congrès général national, l’ancien Parlement réinstallé par les factions islamistes qui contrôlent Tripoli depuis la fin août.
De sa base de Tobrouk, dans l’est d’une Libye déchirée entre deux Parlements et deux gouvernements parallèles, Abdallah al-Thani, le premier ministre reconnu par la communauté internationale, a, quant à lui, appelé les Occidentaux à lancer des frappes aériennes pour vaincre les militants islamistes qui ont bouté son gouvernement hors de Tripoli.
Dans la foulée de ses ripostes militaires, l’Égypte a de nouveau appelé la Coalition internationale, qui bombarde l’organisation Etat islamique en Syrie et en Irak, à "prendre les dispositions nécessaires pour combattre Daech et les organisations terroristes similaires sur le territoire libyen".
Sameh Choukry, le ministre égyptien des Affaires étrangères, compte plaider pour une intervention ferme en Libye lors du sommet antiterroriste, jeudi à Washington. Conjointement, les présidents égyptien Abdel Fattah al-Sissi et français François Hollande ont appelé l’ONU à réunir le Conseil de sécurité pour décider de nouvelles mesures contre l’organisation Etat islamique.
Depuis des mois, les Emirats arabes unis s’alarment du chaos en Lybie. "C’est là que des frappes doivent être menées en priorité", affirmait il y a quelques semaines un responsable émirien. Mais encore plus qu’en Irak et en Syrie, la constitution d’un nouveau front anti-Etat islamique en Libye suscite des réactions mitigées, voire carrément l’opposition de certains pays, comme le Qatar et la Turquie, qui soutiennent des groupes islamistes libyens.