Alors que cette mère de famille, dont six enfants sur les huit sont placés, comparaissait devant le tribunal à Amiens, les juges ont découvert qu’elle percevait toujours 1 300 euros d’allocations familiales.
Cette situation concerne 80 % de ces familles déplore le président local de la Caisse d’Allocations Familiales (CAF) qui exige une réforme.
Une pratique totalement légale
Cette mère de famille jugée pour violence et dont six de ses huit enfants sont placés en Picardie comparaissait devant le tribunal à Amiens le 5 février dernier. A la grande surprise des juges, elle continue toujours de percevoir 1 300 euros d’allocations familiales, rapporte RTL ce vendredi.
Il s’agit d’une pratique totalement légale qui a entraîné de vives réactions notamment de la part des élus locaux qui crient au scandale. L’une des avocates a même sorti un "j’arrête tout de suite de travailler et je vais me mettre à pondre".
80 % des cas touchent des allocations familiales
La loi actuelle ne prévoit aucune suppression des allocations familiales quand un enfant est placé en famille d’accueil, malgré le "non-sens" que cela implique, indique le président de la Caisse d’Allocations Familiales (CAF) de la Somme Philippe Théveniaud. Alors qu’il est souvent interpellé sur le sujet, il ne peut rien faire en tant que CAF car il doit respecter la loi, a-t-il ajouté en admettant que dans 80 % des cas, les familles continuaient à percevoir les allocations.
L’intérêt de l’enfant doit primer
Selon Maryline Vinclaire, directrice adjointe aux solidarités au Conseil général de la Somme, la règle, c’est de renforcer au maximum les liens et le retour éventuel des enfants à la maison (…) "Le placement ne devrait pas être vécu comme une sanction et surtout, surtout, que c’est l’intérêt de l’enfant qui doit primer", a-t-elle insisté. Cependant, si l’on veut maintenir les liens ou faire en sorte que les enfants reviennent, les familles doivent continuer à percevoir ces revenus, a affirmé Laurence Rossignol, secrétaire d’Etat chargée de la famille.