Phillipe Martinez et son équipage ont joué les héros en août dernier. Ils ont en effet sauvé plus d’un millier de migrants dérivant au nord des côtes libyennes.
RTL nous rapporte le parcours de ce capitaine breton dans son récit de ce vendredi. "La première fois, j’ai aperçu une sorte de radeau gonflable d’une douzaine de mètres de long, qui paraissait surchargé. A la jumelle, on a vu qu’il était plein à craquer, il y avait environ une centaine de personnes dessus", a déclaré Phillipe Martinez. Originaire de Vannes, il a rencontré plusieurs fois de nombreuses embarcations de fortune cet été. Ce capitaine a en effet été chargé d’assistance aux plateformes pétrolières. Par conséquent, il voguait au nord des côtes libyennes qui représente une passerelle pour les migrants entre l’Afrique et l’Europe.
D’après le capitaine, "dans le plus gros qu’on ait sauvé, il y avait 684 personnes à bord. Certaines personnes étaient mortes, le bateau penchait à 20 degrés, il se renversait". Dans son histoire, il a raconté que bon nombre de migrants avaient menacé de se jeter à la mer si on les rapatriait en Libye sachant que le règlement international de sauvetage en mer stipule un rapatriement vers le port le plus proche. "Il a fallu leur promettre de ne pas les ramener en Libye. J’ai appelé un garde-côte italien qui s’y est engagé", a confié Phillipe Martinez.
Le capitaine breton s’oppose aux façons des passeurs qui font payer aux candidats à l’exil un trajet court et sûr. Il a donc expliqué : "certains m’ont confié avoir payé 1 000 à 3 000 dollars US (792 à 2 300 euros) par personne pour leur passage vers Lampedusa et avoir été abandonnés en mer par les pilotes libyens des embarcations". Le marin a toujours été soutenu par sa hiérarchie au cours de ses opérations de sauvetage. Il a ensuite avoué que d’autres navires ne s’arrêtaient pas et ils étaient donc seuls confrontés aux migrants.
Les statistiques annoncent que près de 3 000 personnes ont trouvé la mort en voyageant vers l’Europe depuis le début de l’année. "L’Italie commémore aujourd’hui les 400 migrants qui avaient péris il y a tout juste un an.", rappelle RTL. Après ce drame, le pays était contraint d’adopter un vaste programme humanitaire ayant pour objectif de sauver les candidats à l’exil.