L’annonce du gouvernement de la modulation des allocations familiales à partir de 2015 fait grincer des dents, et marque la fin d’un symbole d’universalité.
“C’est historique, c’est une symbolique importante qui disparait. Depuis 2012, les familles sont victimes de cette politique. Nous l’avons vu avec le quotient familial, avec la fiscalisation de la majoration de pensions, et avec la baisse d’un certain nombre de prestations, les familles ont beaucoup donné”, déplore Aristide Payet, président de l’Union départementale des associations familiales de la Réunion (Udaf).
Au niveau national, le premier ministre, Manuel Valls, a applaudi cette mesure, “à la fois pour la méthode, car c’est comme cela que l’on veut travailler avec le groupe socialiste, et à la fois sur le fond, parce que cette mesure de modulation est une mesure de justice”.
En effet, à partir de 2015, les allocations familiales seront modulées selon le revenu, alors que jusqu’à présent seul le nombre d’enfants était pris en compte.
Si Marie-Françoise Clergeau, la rapporteuse de la branche famille du budget 2015, avance que la mesure n’impacterait que 12 % des ménages, les couples appartenant à la classe moyenne supérieure ne cachent pas leur exaspération, comme Loïc, masseur-kinésithérapeute, qui touche un peu plus de 6 000 euros par mois, verra ses allocations réduites de moitié.
“Nous ne sommes pas non plus les plus riches, ni les plus pauvres mais dans cette classe-là on est toujours à ponctionner le plus. Il faut bien participer à la solidarité nationale, mais à un moment donné nous avons également nos limites. Il y a des classes peut-être un peu plus aisées, qui pourraient faire plus d’efforts, que la classe qui ne fait pas partie des riches”.