La mise en examen de Nicolas Sarkozy continue de remuer la classe politique française. A gauche, l’heure est au rassemblement des forces, à droite, on évoque une « défense pitoyable »
Les réactions continuent de se multiplier suite à l’intervention de Nicolas Sarkozy hier soir. La première grande intervention médiatique de Nicolas Sarkozy sur TF1 était visiblement suivie par l’ensemble de la classe politique. Les réponses de l’ancien président de République aux questions sur son retour en politique et sa mise en examen pour violation du secret professionnel, corruption active et trafic d’influence actif ne laissent pas de marbre les politiciens.
L’ancienne ministre Valérie Pécresse s’exprime à travers une interrogation : « Je m’interroge sur la différence de traitement entre Jérôme Cahuzac et Nicolas Sarkozy qui est pour le moins troublante », a-t-elle affirmé en reprenant un argument de Nicolas Sarkozy lors de son intervention sur TF1 et Europe1.
Mercredi soir, Guillaume Peltier, le cofondateur de la Droite forte, a évoqué « l’interdiction de la syndicalisation des juges dans la magistrature ». Sur France Info, le sarkozyste a demandé que la justice soit rendue « au nom du peuple français en appliquant la loi, pas au nom de ses convictions ». Un point de vue que partage le député Michel Fillon Eric Ciotti qui a déposé une proposition allant dans ce sens.
A gauche, le président du groupe socialiste à l’Assemblée nationale Bruno Le Roux a, quant à lui, réagi d’une manière sans appel : « Monsieur Sarkozy manque à tous les principes de responsabilité quand il cherche à dresser l’opinion contre ses juges ». Il poursuit dans son communiqué : « Non Monsieur Sarkozy n’est pas la victime d’un complot politique ou d’un acharnement judiciaire ». Pour l’ancien ministre UDI Yves Jégo, « les seuls qui peuvent juger sont ceux qui ont accès au dossier ». Sur Europe 1, il s’est félicité des propos de Nicolas Sarkozy : « Il a dit : ‘si j’ai commis des fautes, je les assumerai’, c’est un discours républicain »,
Pour le député Yann Galut, la défense est tout simplement « pitoyable ». « Sarkozy est en pleine théorie du complot » selon le socialiste quand l’ancien président de la République dit « qu’il est victime du gouvernement ».
Le co-président du groupe EELV à l’Assemblée nationale, François de Rugy, trouve regrettable l’attitude de Nicolas Sarkozy : « maintenant qu’il doit répondre de ses actes, il ne l’accepte pas ». Sur I-Télé, il lui a proposé sans ambages de « faire profil bas ».
Brice Hortefeux, le président de l’association des amis de Nicolas Sarkozy, estime quant à lui que l’ancien président de la République est « plus que jamais un atout et une chance pour notre pays » dans un communiqué. Le député PS Olivier Verran réplique sur Twitter : « Calomnier plus pour se défiler plus... ».
Même ironie, également sur Twitter, pour Nicolas Dupont-Aignan, le président de Debout la République : « Nicolas Sarkozy instrumentalise les affaires pour revenir sur scène. Il n’a pas changé ! ». Pour l’eurodéputé Front National Florian Philippot, « la ligne de défense de Nicolas Sarkozy peu convaincante ». Sur LCI, il a juge la « défense de Nicolas Sarkozy peu convaincante ». Il a conclu en disant : « Par décence et par réalisme, Monsieur Sarkozy devrait lui-même annoncer qu’il ne cherchera pas à revenir dans la vie politique ».