Les Comores ont lancé une campagne de sensibilisation pour protéger les tortues marines et préserver leur habitat. Objectif : zéro braconnage d’ici 2015. Une implication accrue des forces de l’ordre est prévue.
Les
Comores se lancent actuellement dans une vaste campagne de sensibilisation afin de garantir la
survie des tortues marines, l’une des espèces animales les plus menacées d’extinction dans le monde.
Artisans-clé de cette campagne, le parc marin de Mohéli, l’association pour le développement socio-économique d’Itsamia (ADSEI) et l’Etat comorien se sont donnés la main pour assurer la protection de ces reptiles marins et la préservation de leur habitat.
"Zéro braconnage d’ici 2015", c’est l’objectif de cette action de sensibilisation, précise La Gazette des Comores. " Nous avons fait de la protection et la valorisation de la tortue marine notre cheval de bataille et nous demandons le soutien de tout le monde pour y arriver ", déclare Tayffa Hassanaly, le secrétaire généra du parc marin de Mohéli.
Aux Comores, les tortues marines sont chassées pour leur viande ou leurs carapaces, une pratique qui est malheureusement devenue monnaie courante sur l’archipel, regrette La Gazette des Comores.
" La lutte contre le braconnage est loin d’être terminé. Les gens qui font le commerce de la tortue marine sont bien équipés et armés ", s’alarme le secrétaire général du parc marin de Mohéli. " Au marché, le prix d’une tortue peut aller jusqu’à 200 à 250 000 FC (entre 400 et 500 euros)", poursuit-il.
Afin de stopper le massacre des tortues marines dans les eaux comoriennes, le procureur général de Moroni, Soilih Mahamoud, a demandé une implication plus accrue des forces de l’ordre. "Avant on parlait de pillage sur la tortue mais maintenant on parle de braconnage et nous devons tout faire pour arrêter ce processus", affirme-t-il, s’adressant en particulier à l’armée nationale de développement (AND) et à la police nationale.
L’ambassadeur de France aux Comores Phillipe Lacoste souligne de son côté que la situation des tortues marines constitue un sujet sérieux, qui se retrouve actuellement au centre des préoccupations des pays africains et figurait au menu du dernier sommet Afrique-Union Européenne. "Aujourd’hui c’est une grande occasion de sensibiliser sur la protection de la tortue marine et ses habitats ", estime le haut diplomate français.
Le représentant du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) aux Comores, Douglass Casson Couts, invite quant à lui les jeunes comoriens à s’impliquer davantage dans la lutte contre les braconnages en tous genres. " Depuis mon arrivée aux Comores, je n’ai cessé de faire un plaidoyer sur la biodiversité en particulier la tortue ", déclare-t-il.
La Gazette des Comores rappelle que le parc marin de Mohéli enregistre chaque année environ 30 000 montées de tortue. Une migration à l’origine d’un financement de plus de 16 millions d’euros, soutenu en partie par la France, qui appuie les efforts du collectif Itsamia dans l’amélioration de la qualité de l’offre touristique comorienne.