Les noms des ministres qui forment le gouvernement de Manuel Valls sont désormais connus. C’est l’effervescence dans la classe politique où les réactions s’enchaînent ces dernières heures.
Le nouveau premier ministre a mis en place un cabinet "resserré et cohérent", mêlant expérience et sang neuf et respectant au millimètre près la parité.
Mis à part le premier ministre, la nouvelle équipe gouvernementale compte autant de femmes que d’hommes (huit femmes et huit hommes). Jamais les postes ministériels n’ont été répartis si équitablement, parité oblige. Le site 20Minutes parle d’un "gouvernement paritaire", qui concrétise une promesse de François Hollande.
Pour autant, le nouveau gouvernement de Manuel Valls est loin de faire l’unanimité et n’a pas manqué de faire réagir les ténors de l’opposition. L’un des premiers griefs porte sur le nombre des entrants : seulement deux, à savoir Ségolène Royal et
François Rebsamen.
L’ancien ministre Alain Juppé regrette que "ce sont surtout les mêmes" têtes qui reviennent et "on jugera sur pièces".
Jean-François Copé se dit " très inquiet " de la composition du nouveau gouvernement, qui ne serait pas à ses yeux " digne de la IVe République ". " Tout ça pour ça ", s’indigne le secrétaire général de l’UMP, pour qui la nouvelle équipe ne va "en rien répondre aux attentes " des Français. Il tacle au passage Christiane Taubira, reconduite au ministère de la Justice, après avoir passé "deux années calamiteuse" au gouvernement. Evoquant la nomination de Benoît Hamon à l’Education et celle d’Arnaud Montebourg à l’Economie. Jean-François Copé lâche : "Tout cela donne le sentiment d’un bateau ivre" au lieu d’"une équipe solide". Il explique qu’il attend d’en "savoir plus" sur le terrain.
" Ca ressemble plutôt au politburo du Parti socialiste. On sent bien la patte de l’ancien Premier secrétaire du PS François Hollande. Garder les mêmes et recommencer, faire rentrer seulement Ségolène Royal et M. Rebsamen... Si c’est ça le message qu’a entendu François Hollande dimanche, c’est qu’il n’a rien compris. (...) Le fait que Mme Taubira reste là, ce n’est pas anodin, ça veut dire déjà que M. Valls n’aura pas les coudées franches pour pouvoir agir ", réagit sur iTélé l’ex-ministre UMP Nadine Morano.
Sur un ton plus conciliateur, Jean-Pierre Raffarin, sénateur UMP et ancien premier ministre martèle : " Je forme des vœux de succès pour l’ancienne présidente de Poitou-Charentes (Ségolène Royal) et aussi pour le sénateur François Rebsamen. François Rebsamen, on aurait préféré qu’il soit en charge de la décentralisation sur lequel il avait quelques idées. Mais ce qui est assez décevant dans ce gouvernement, c’est que l’on retrouve à des fonctions clés des gens qui ont échoué et donc qui ne sont pas en situation d’apporter le renouveau nécessaire ".
Dans le camp d’en face, c’est au contraire le satisfecit général qui a été exprimé. "Le gouvernement de Manuel Valls est un pack de combat fondé sur l’expérience, la cohérence et la solidarité […] Il traduit une hiérarchisation forte des priorités du président et du Premier ministre : l’emploi, la compétitivité, la justice sociale, la transition écologique, la sécurité […] C’est le gouvernement d’une gauche volontariste qui assume sans complexe son ancrage réformiste et républicain. Sa constitution rapide traduit la volonté du Président et du Premier ministre de ne pas perdre une minute et d’obtenir des résultats rapides. Les députés socialistes se reconnaissent pleinement dans cette équipe et lui apporteront tout leur concours", écrit dans un communiqué Bruno Le Roux, chef de file des députés PS et député de la Seine-Saint-Denis.