Après presque 5 années de crise, Madagascar se trouve désormais à la croisée des chemins et se doit de réussir le processus électoral en cours pour sauver son économie et aspirer à de nouvelles perspectives.
De lourds défis attendent Madagascar où depuis 2009, l’économie « est engagée dans un processus d’effondrement permanent », comme le décrit RFI, rappelant le bilan de plus de 4 années de crise : 92% de la population vit sous le seuil de la pauvreté, industrie textile et agricole en repli…
Cette année, la production rizicole a été de 280 tonnes en moins par rapport à 2012 pour le pays. Par conséquent, l’Etat est obligé d’importer pour couvrir les besoins locaux sauf que lui-même se retrouve dans une situation très critique côté financier. Déjà que pour le 4è trimestre de cette année, chaque ministère devra fonctionner avec 47% de budget en moins pour faute d’aides venant de l’extérieur. Et avec le processus électoral en cours, pour lequel l’Exécutif devra encore prendre en charge le budget lié à la sécurisation, les ressources sont très limitées.
Le tourisme et l’industrie extractive étaient jusqu’ici parmi les rares secteurs porteurs pour Madagascar mais ces derniers ont aussi subi de plein fouet les impacts de la crise. Avec la baisse des arrivées touristiques, consécutive à une insécurité grandissante, la dynamique ayant permis la création de 11 000 nouveaux emplois entre 2004 et 2011 n’a plus été soutenue.
Pour la filière extractive, une baisse vertigineuse du nombre des permis d’exploration a été constatée entre la période de 2008 à 2012, passant de 4400 à seulement 770.
La reprise économique ne dépend pas seulement de la stabilité politique pour le cas de Madagascar, insiste le journal. Le pays doit aussi renouer avec la bonne gouvernance, une des conditions imposées par l’administration américaine pour que la filière textile malgache puisse de nouveau exporter dans le cadre de l’AGOA ou l’African Growth Opportunity Act, avec tous les avantages tarifaires . La crise de 2009 avait conduit à la suspension de cet accord.
Après plusieurs reports au niveau calendaire, les élections présidentielles devraient enfin se tenir incessamment dans le pays : 25 octobre pour le 1er tour et 20 décembre pour le 2nd tour, jumelé cette fois-ci avec les législatives. A l’issue de ces consultations populaires, la Grande île devra logiquement disposer d’instances légales et légitimes, lesquelles bénéficieront de la reconnaissance internationale, la seule condition qui fera retourner les investisseurs et les principaux bailleurs ayant appuyé Madagascar dans son développement économique.