Les parlementaires disposent d’une réserve d’argent pour financer des projets dans leurs circonscriptions. A La Réunion, plusieurs élus ont accepté de parler de ces fonds perçus et de l’usage qu’ils ont font.
Plusieurs députés et sénateurs de France ont accepté de lever le voile sur leur réserve parlementaire, cette enveloppe qui leur est allouée pour financer différents projets associatifs et soutenir les collectivités locales implantées sur leurs circonscriptions.
Sur le site de Libération, 80 parlementaires ont joué la carte de la transparence. A La Réunion, de nombreux élus se sont aussi exprimés sur le sujet, sans détour. Au micro d’Antenne Réunion, les anciens députés René-Paul Victoria et André Thien Ah Khoon ont assuré qu’ils n’avaient pas connaissance de cette cagnotte à leur arrivée à l’Assemblée Nationale.
René-Paul Victoria (UMP) évoque de son côté "une récompense pour les députés les plus assidus, une prime qui tient compte du combat mené pour les administrés". Les chiffres enregistrés durant ces dernières années montrent que les parlementaires réunionnais n’ont pas beaucoup puisé dans leurs réserves. En 2008, ils ont dépensé 55 000 euros, 350 000 euros en 2009 et 50 000 euros en 2010.
Comme l’explique Mathieu Maisonneuve, vice-doyen de la faculté de Droit et d’Economie à l’Université de La Réunion, la cagnotte des élus réunionnais est inférieure à celle de nombreux autres parlementaires qui peuvent percevoir jusqu’à un million d’euros.
La réserve parlementaire étant très décriée, le président de l’Assemblée Nationale a souhaité que les sommes versées aux élus fassent l’objet d’une plus grande transparence. C’est pour cette raison qu’un projet de loi sera bientôt voté. Il consistera à équilibrer le versement de cette cagnotte entre les députés et sénateurs.
Le projet de loi prévoit que tous les élus qui siègent à l’Assemblée Nationale et au Sénat, quel que soit leur bord politique, puissent bénéficier de la même somme, à savoir 130 000 euros. Le député-maire PS Patrick Lebreton dit avoir perçu une cagnotte de 30 000 euros à l’époque.
Cette réserve parlementaire, l’élu affirme qu’elle a notamment servi à soutenir les missions de la Société nationale de sauvetage en mer (SNSM).