Le juge qui a mis en examen Nicolas Sarkozy dans l’affaire Bettencourt a été menacé de mort. Une enquête a été ouverte par le parquet de Bordeaux pour identifier les auteurs de ces menaces.
Moins d’une semaine après avoir
mis en examen Nicolas Sarkozy, le juge Jean-Michel Gentil a reçu mercredi une lettre anonyme contenant des menaces de mort et des cartouches à blanc.
Le Syndicat de la magistrature a révélé à la presse l’information, alors que le parquet de Bordeaux a ouvert une enquête préliminaire.
Les menaces visaient non seulement le magistrat, mais aussi ses proches, ainsi que les membres du Syndicat de la magistrature.
Le juge Gentil a été menacé de mort après avoir entendu, jeudi dernier, l’ancien chef de l’Etat pour abus de faiblesse dans l’un des volets de l’affaire Bettencourt.
Le courrier a été adressé nommément à « M. Gentil du Syndicat de la Magistrature », alors que le juge n’est pas membre dudit syndicat. Les auteurs accusent le magistrat bordelais d’avoir « franchi l’irréparable ». Dans la missive, le syndicat est qualifié de « groupuscule de juges rouges révolutionnaires, totalitaires, enragés et engagés politiquement ».
« Vous êtes physiquement bien protégé, (…) mais l’un des vôtres va disparaître », peut-on lire dans le courrier. Et la suite s’est fait plus menaçante : « les cartouches jointes sont à blanc, en attendant de monter nos interventions ». Le Parisien précise que « les cartouches étaient des munitions de guerre ».
Les auteurs des menaces prétendent que les laboratoires d’expertise ne réussiront pas à les identifier.
Outre le juge Gentil, deux de ses collègues Cécile Ramonatxo et Valérie Noël, auraient également reçu des lettres de menace.
Suite à ces menaces, le Syndicat de la Magistrature appelle à « la retenue et à la responsabilité ». En réponse aux nombreuses réactions après la mise en examen de Nicolas Sarkozy, le syndicat réplique que « la violence des propos de la garde rapprochée de l’ancien président et l’œuvre de décrédibilisation de la justice à laquelle elle s’est livrée ne peuvent que susciter l’incompréhension des citoyens, la perte de confiance en l’institution judiciaire et, pour finir, l’insupportable déchaînement de haine envers les magistrats chargés de rendre la justice ».