Un couple de Dionysiens comparaissait ce mardi devant le tribunal correctionnel de Saint-Denis pour proxénétisme hôtelier et blanchiment d’argent. La décision a été mise en délibéré au 18 juin.
Le couple de sexagénaires devait répondre aujourd’hui de proxénétisme hôtelier, mais aussi de blanchiment de fraude fiscale. Une jeune femme devait aussi comparaître aujourd’hui pour racolage, mais elle était absente. Les autres jeunes femmes mises en cause dans ce dossier seront jugées en mai prochain.
Le mari et la femme sont propriétaires de 85 logements, dont 36 aux 6 et 8 rue du Butor. 20 auraient servi à loger des prostituées d’origine malgache depuis plusieurs années. Le couple percevait de l’argent liquide comme paiement des loyers et ils n’ont pas déclaré ces revenus à l’administration fiscale. Au total, leur patrimoine s’élèverait à 769.000 euros.
Pour rappel, en juin 2012 les riverains se sont plaints de nuisances sonores (klaxons, musique et "bruits féminins"). Depuis la police a mené l’enquête et une quinzaine de femmes ont été identifiées comme prostituées, dont une pour racolage.
A la barre aujourd’hui, le couple de sexagénaires, ont nié être de l’activité de ces femmes alors "que tout le quartier le savait y compris les enfants", déclare le président du tribunal. Le couple continue à nier les faits même quand le président leur montre des photos de femmes en tenues équivoques à la fenêtre de leur immeuble.
Mais la femme a tenu tête au président du tribunal, au procureur et même à son avocat en haussant le ton. Quant à son mari, il est restait silencieux à côté de sa femme, les bras croisés. Il soutient son épouse quand on lui demande son avis.
L’épouse est décrite comme une femme "agressive" et "parfois violente" par certaines prostituées. Une d’elle assure que la sexagénaire la traitait de "putain". Le couple aurait par ailleurs hébergé des prostitués dans une pension au 6 rue du Butor en 1992 avant que l’immeuble ne soit construit.
Après les débats, le procureur a requis un an de prison avec sursis à l’encontre des sexagénaires et la saisie des deux immeubles des 6 et 8 rue du Butor. La décision du tribunal a été mise en délibéré au 18 juin.