L’avion présidentiel comorien est immobilisé sur le tarmac depuis le 31 mai. La raison : il n’y a aucun commandant de bord qualifié pour le piloter. De plus, cet appareil acheté au Brésil n’a pas été payé en totalité.
« Controverse sur l’avion du président » Ikililou Dhoinine, titre La Gazette des Comores, qui relaie les révélations du député comorien Abdoulfatah Saïd. L’avion présidentiel comorien, de type LET 410, est cloué au sol depuis le 31 mai dernier. Et pour cause, le commandant Anzi, pilote officiel de la présidence, ne disposerait pas de qualification requise pour prendre les commandes de cet avion. Pourtant, il aurait piloté cet avion après son acquisition au Brésil pour le ramener aux Comores. Une information aujourd’hui démentie par l’élu de l’opposition comorienne. « Anzi n’a rien fait. Il a fallu qu’il loue les services d’un autre équipage expérimenté pour faire le convoyage », soutient-il.
Dans les colonnes de La Gazette des Comores, le député accuse Anzi « de se faire verser (…) un salaire de commandant de bord de 3.500 euros mensuel net », alors que celui-ci n’est pas qualifié pour piloter l’avion présidentiel.
« Le vrai problème c’est que l’avion n’est pas conforme et ne peut pas voler sans qu’Anzi ne remette à l’ANACM (Agence Nationale de l’Aviation Civile et de la Météorologie, ndlr) plusieurs documents qu’il aurait dû donner il y a longtemps tel que l’acte de vente, car sans ces documents, l’avion et les passagers ne peuvent pas être assurés », affirme Abdoulfatah Saïd.
Jusqu’ici, « l’avion a donc volé par dérogation en toute illégalité sachant que sans cet acte de vente, l’avion ne peut pas être immatriculé dans les registres comoriens », martèle ce député.
Poursuivant son déballage, le député de Moroni Sud affirme que cet avion n’aurait pas été payé en totalité. « Si le propriétaire ne veut pas remettre l’acte de vente, c’est parce qu’il attend que son avion soit payé en totalité, ce qui n’est évidemment pas le cas ou alors il y a une embrouille sur l’origine de cet avion », assène-t-il dans des propos rapportés par La Gazette des Comores.