Pour s’insérer sur le marché du travail et sortir de l’impasse, chaque année, des milliers de chômeurs créent leur propre entreprise.
Selon les derniers chiffres publiés par Pôle Emploi, près de 160 000 Réunionnais sont à la recherche d’un emploi, et plus de la moitié des inscrits sont sans activité depuis an ou plus. Le chômage frappe durement les jeunes. Et pour cause, 60% d’entre eux ne parviennent pas à se faire une place sur le marché du travail.
Malgré ce contexte économique difficile, de nombreuses entreprises voient le jour chaque année dans notre département. En 2010, le record a même été dépassé : ce sont plus de 8 000 entreprises qui ont été créées, en majorité par des anciens chômeurs.
En créant leur propre boîte, les anciens chômeurs espèrent ainsi échapper à la précarité dans laquelle ils ont été plongés. En général, c’est le statut d’entreprise individuelle qui est privilégié par ces personnes, plus que le régime "d’auto-entreprise".
Vanessa Dubard 32 ans doit ouvrir son restaurant ce vendredi. La jeune femme souligne les difficultés rencontrées au moment de la création d’entreprise, en particulier sur le plan financier.
Bien souvent, lorsqu’un petit patron a payé ses charges, il lui reste moins de 1000 euros pour vivre. Alors, comment expliquer un tel chiffre, un tel engouement pour la création d’entreprise à La Réunion ?
Interrogé pour Antenne Réunion radio, Ibrahim Patel rappelle que de nombreuses personnes ont "souhaité s’investir dans le monde de l’entreprise entre 2008 et 2011". Durant cette période, le taux de chômage à La Réunion a connu une forte augmentation. Selon le Président de la Chambre de Commerce et d !industrie de la Réunion (CCIR), ces créations d’entreprises concernent essentiellement le secteur du commerce.
Ibrahim Patel pointe cependant les nombreuses fermetures d’entreprises dans notre département. "La viabilité d’une entreprise se mesure sur trois ans", indique le Président de la CCIR avant de rappeler que "malheureusement, plus de la moitié des entreprises nouvellement créées mettent la clé sous la porte durant leur première année d’existence".